D’après le site américain d’information IT indépendant The Motley Fool, Oracle ne tirerait pas de bénéfices du rachat de Sun. Au contraire, les obstacles s’amoncelleraient sur le bureau de Larry Ellison.
Il n’est pas sûr qu’Orcale tire un jour avantage de sa coûteuse acquisition.Tout d’abord, IBM aurait capté une bonne partie de la clientèle Unix de Sun. D’ailleurs, si l’on en croit Gartner, les ventes des serveurs de ce dernier auraient baissé de 38,7% en un an, la part de marché rétrécissant de 9,6% à 5,6%. Or, sur la même période, les systèmes X86 des concurrents voyaient leurs ventes progresser de plus de 32%. C’est d’autant plus inquiétant que la chute, observée depuis longtemps et que l’on attribuait au manque de visibilité quant à l’avenir du constructeur, n’a pas été enrayée par le « oui » franc mais tardif de la Commission européenne au rapprochement des deux sociétés.
L’auteur de l’article constate d’autre part que l’éditeur, habitué à augmenter les prix de ses logiciels – indispensables dans certains environnements – ne peut procéder de même avec le matériel pour lequel la clientèle est plus volatile. D’autant plus que certains concurrents sont prêts à faire des concessions énormes et même à perdre de l’argent pour conserver ou acquérir un client qui peut être rentable sur le long terme ou dans sa globalité. Une stratégie qui n’a absolument pas cours chez un éditeur pour qui le retour sur investissement doit être immédiat. Oracle a ainsi découvert avec horreur que la revente de systèmes d’origine Symantec et Hitachi n’était pas rentable. Ce qu’il a jugé bien entendu inadmissible.
Si cela continue Larry Ellison finira par reprocher à Bruxelles d’avoir donné son feu vert pour le rachat de qui apparaît de plus en plus comme une pilule empoisonnée.