L’équipementier canadien se met sous la protection de la loi sur les faillites pour tenter d’échapper au dépeçage. Il espère parvenir à se restructurer en se débarrassant de ses activités non rentables.

 

L’équipementier télécom canadien vient se mettre sous la protection de loi canadienne et américaine sur les faillites pour échapper à l’asphyxie financière. Il a également demandé à certaines de ses filiales européennes d’en faire autant. Cette mesure de protection contre ses créanciers intervient à la veille de rembourser une échéance obligataire de 107 millions de dollars. La société traîne une dette qui se montait en septembre à 6,3 milliards de dollars pour 10,5 milliards de chiffre d’affaires et malgré huit ans d’efforts et de restructurations, ne parvient toujours pas à retrouver l’équilibre opérationnel.

 

Certes, elle dispose encore d’une trésorerie positive de 2,4 milliards mais, comme elle l’a indiqué actuel président Mike Zafirovski à la presse, « la crise financière mondiale et la récession ont aggravé les défis financiers et ont directement entravé [notre] capacité à mener à bien la transformation débutée à la fin de 2005 », date de son arrivée dans l’entreprise. De fait, l’entreprise n’a toujours pas trouvé preneur pour sa division Ethernet, qui est à vendre.

 

En huit ans, la société a perdu les deux tiers de ses effectifs (actuellement 32 000 personnes) et a déjà cédé un grand nombre d’activités (notamment sa branche UMTS à Alcatel). Une cure d’amaigrissement qui n’a apparemment pas suffit. « Pour assurer sa survie, le groupe pourrait encore vendre ou arrêter la moitié de ses activités les moins rentables », selon le patron d’un des grossistes français de l’équipementier.

 

Reste que l’entreprise risque de ne pas avoir le choix. Le tribunal peut très bien ordonner la vente de ses divisions les plus rentables, notamment les activités infrastructures réseaux, les solutions de VoIP et de centres de contacts et sa division téléphonie d’entreprise. Un dépeçage en bonne et due forme.

 

En attendant, le business est censé continuer. « On nous a dit de ne pas nous inquiéter, poursuit notre grossiste. L’activité commutateurs d’entreprises dont nous relayons les produits, est rentable et ne serait donc pas menacée ». Mais, à n’en point douter, ses concurrents vont profiter de l’occasion pour capter les derniers partenaires fidèles à la marque.