Incapable d’honorer la totalité de ses dettes, Avaya s’est placé sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites en janvier dernier. Cela permet à la société endettée à hauteur de 6,3 milliards de dollars de se restructurer à l’abri de ses créanciers.
Le spécialiste des communications unifiées a transmis à la Cour des Faillites du district Sud de New York le plan qu’il compte mettre en place pour se tirer de ce mauvais pas nous apprend CRN. « Nos opérations commerciales se poursuivent favorablement. Nous continuons à signer des renouvellements de contrats significatifs et des contrats avec de nouveaux clients », indique en préambule dans le document le CEO d’Avaya, Kevin Kennedy. « Nous restons confiants dans notre capacité à maximiser de la valeur pour tous nos actionnaires et de réaliser la restructuration de notre bilan dès que ce sera raisonnablement possible. »
Avaya compte réduire de plus de 4 milliards de dollars ses créances antérieures au dépôt en transformant an actions les créances des créanciers garantis, ces derniers détenant ainsi 100% du capital de la société réorganisée. Les créanciers chirographaires participeraient quant à eux à un cash pool (trésorerie commune) au prorata de leurs créances. La société, qui possède plus de 750 millions de dollars en cash, précise qu’elle continuera d’honorer et de maintenir ses plans de retraite américains, majoritaires.
La société revient également sur la cession de certaines activités. Les centres de contact ont été comme on le sait proposés à la vente. Les négociations n’ont toutefois pas abouti. L’activité réseau a quant à elle été cédée à Extreme Networks pour 100 millions de dollars à l’issue d’une procédure d’enchères. D’autres candidats peuvent toutefois surenchérir avant une date limite qui doit encore être fixée par la Cour des Faillites.
Pour apurer son bilan, Avaya va également prendre des mesures de réduction de coûts à hauteur de 700 millions de dollars sur trois ans. Environ 400 millions de dollars proviendront de suppressions d’emplois, 200 millions de dollars résulteront de la réduction des coûts associés à la baisse des revenus des produits et 100 millions de dollars auront pour origine la renégociation de certains prix avec les fournisseurs, l’automatisation des procédures, ou seront liés à la sous-utilisation ou à l’abandon de certaines infrastructures.
Avaya prévoit par ailleurs une baisse de ses revenus au cours des trois prochains exercices. Ils devraient ainsi chuter de 12% cette année pour atteindre 3,17 milliards de dollars, puis tomber à 2,77 milliards de dollars en 2018 et à 2,69 milliards de dollars en 2019. De même, la marge brute devrait passer de 2,27 milliards de dollars en 2017 à 1,69 milliard de dollars en 2019. Le chiffre d’affaires et la marge devraient toutefois s’accroître lentement dès 2020.
On apprend également dans le document que l’activité Communications unifiées pèse 58% du chiffre d’affaires, s’imposant ainsi devant l’activité Centre de contact avec 27%, les réseaux en cours de cession comptant pour 7%. Les 8% restants proviennent du cloud privé et des services managés. Enfin, le channel représente 74% des revenus et 54% du chiffre d’affaires généré par les services.