Alors que Nortel a donné le coup d’envoi vendredi au dépeçage du groupe, deux cents salariés français ont manifesté devant le Congrès de Versailles pour demander le paiement d’un crédit d’impôt.

 

Deux cents salariés de Nortel ont manifesté cet après-midi devant le Château de Versailles, où le Président de la République avait convié les parlementaires en Congès, pour demander que l’Etat tienne sa promesse de payer le crédit d’impôt de 20 M€ qu’il doit à Nortel. Les salariés voient dans cette manne, un moyen de financer en partie la restructuration de Nortel Network SA prévue dans le cadre de la procédure de liquidation avec continuation d’activité enclenchée le 28 mai dernier. Pour rappel, la procédure retenue prévoit que 480 personnes quittent l’entreprise immédiatement et que les deux cents salariés restants soient cédés à un hypothétique repreneur.

 

Au même moment, devait avoir lieu la première réunion de consultation des instances représentatives du personnel toujours dans le cadre de cette procédure. Une réunion bien vite suspendue, l’administrateur nommé par le tribunal de commerce n’ayant pas été en mesure de fournir une vision claire de la trésorerie du groupe au-delà du mois de juillet. « À priori, le niveau de la trésorerie ne permettrait pas de garantir le bon déroulement de la procédure de restructuration », relate un représentant. Sans illusions sur la situation financière du groupe, les salariés réclament néanmoins une indemnité supra-légale de 100.000 € par personne licenciée.

 

Ces remous interviennent alors que l’équipementier canadien a annoncé vendredi soir être entré dans une procédure de vente aux enchères (« Stalking Horse ») pour sa division CDMA et LTE. La mise à prix en a été fixée par Nokia Siemens Networks qui en a proposé 650 millions de dollars et la reprise de 2.500 salariés. La technologie CDMA est la norme mobile de troisième génération utilisée aux USA dont Nortel est le deuxième fournisseur d’équipement mondial derrière Alcatel-Lucent et LTE correspond à la quatrième génération.

 

Si d’autres acheteurs sont intéressés par cette activité, ils peuvent enchérir sur l’offre de Nokia Siemens dans un délai de 30 à 45 jours. Au terme de ce délai, l’activité sera cédée au plus offrant. Pour les analystes, cette procédure marque le début de la vente par appartements du groupe. Une assertion confirmée par le fait que Nortel a annoncé parallèlement la radiation de ses actions de la Bourse de Toronto au motif que les petits actionnaires ne pourront rien récupérer à l’issue de la procédure de sauvegarde en cours.