Les baisses de salaires font tâche d’huile dans l’industrie IT. Après HP, c’est au tour d’EMC de mettre ses salariés au pain sec en annonçant une réduction de 5% de leur rémunération.

 

Sacrifier une fraction de rémunération pour éviter 2000 suppressions d’emplois. Telle est en substance l’argumentaire développé par le fournisseur de systèmes de stockage EMC pour justifier auprès de ses 30.000 collaborateurs dans le monde la baisse unilatérale de 5% de leur salaire.

 

Cette mesure, présentée comme temporaire et pour l’intérêt supérieur de l’entreprise, est effective depuis le 1er mai pour les salariés américains (qui représentent la moitié de l’effectif) et le sera à compter du 1er juin pour les salariés des autres zones géographiques. Elle durera jusqu’au 31 décembre.

 

Comme la loi l’oblige, cette mesure s’appliquera sur la base du volontariat en France. Une information-consultation des instances représentatives est prévue cette semaine. Mais les organisations syndicales ont d’ores et déjà annoncé qu’elles étaient opposées à cette mesure.

 

« Les salariés français sont déjà sous le coup d’un gel des salaires et d’un plan de réduction de l’effectif d’une quinzaine de personnes (sur un effectif de 700) », indique un délégué du personnel. Ils ne comprennent pas qu’on leur demande de nouveaux sacrifices alors que la société continue de faire des bénéfices » – même s’ils sont en baisse, ndlr.

 

Pour mieux faire passer la pilule, EMC offre cinq jours de congés supplémentaires en contrepartie de cette réduction de salaire. Le constructeur, qui argue que le top management a accepté une baisse de 10% de sa rémunération, incite même ses collaborateurs à se porter volontaire pour abandonner jusqu’à 20% de leur salaire. L’histoire ne dit pas quelle compensation elle offre dans ce cas.