En rachetant ECS, Econocom doublerait de taille, à 1,6 milliard d’euros de chiffre d’affaires et près de 4000 collaborateurs. En France, la société ferait jeu égal avec SCC, le dépassant même dans les services.


La société Générale était en quête d’un rapprochement industriel pour sa filiale ECS, spécialisée dans la location d’infrastructures IT. Econocom se propose d’être son chevalier blanc. Les deux sociétés viennent d’entrer en négociations exclusives pour l’acquisition du premier par le second. La transaction, qui ne devrait pas être finalisée avant septembre, le temps de consulter les instances représentatives des salariés et d’obtenir le feu vert des autorités de la concurrence, s’est négociée sur la base d’un prix de 210 M€.

Le financement serait assuré par un emprunt de 120 M€, l’émission pour 30 M€ de nouvelles actions au bénéfice de la Société Générale (qui deviendrait ainsi le troisième actionnaire à 9%), un prêt relai remboursable par une augmentation de capital sur Euronext, et 10M€ de cash. Cette opération permettrait à Econocom de plus que doubler de taille en passant de 760 M€ de chiffre d’affaires (et 2300 collaborateurs) à 1,6 milliard d’euros de CA (et 3800 collaborateurs). Elle lui assurerait par ailleurs une bonne complémentarité en termes de métiers, de clientèle et de couverture géographique, comme le souligne son directeur général, Jean-Philippe Roesch.

En effet, Côté location (72% du CA du nouvel ensemble, soit 1,16 Md€), le portefeuille de clientèle ECS est plutôt constitué de grosses PME (100 à 3000 salariés) quand Econocom est plutôt orienté grands comptes. Et si la location constitue 87% de l’activité d’ECS (55% pour Econocom), ce dernier lui apporterait néanmoins une activité services de gestion de production et de maintien en conditions opérationnelles de gros serveurs et de mainframes que lui, plutôt spécialisé dans les infrastructures distribuées (PC, PC portables, petits serveurs…), ne possède pas. Réunies, leurs activités services pèseraient 250 M€ avec 2300 collaborateurs. Les activités distribution IT et services télécoms ne changeraient pas de périmètre à 186 M€ et 27,3 M€ (soit 11,6% et 1,7% du CA total).

Enfin, replié sur cinq pays principaux (La France, le Bénélux, l’Italie, l’Espagne et le Maroc) Econocom bénéficierait de la présence d’ECS dans dix-sept pays et notamment en Grande Bretagne et en Allemagne. Son chiffre d’affaires serait assez bien réparti entre les différentes implantations, même si la France, avec 750 M€ (47% du CA total), resterait son principal marché. L’Italie pèserait ainsi 250 M€, devant l’Allemagne (100 M€), l’Espagne (80 M€) et la Grande Bretagne (60 M€).

En France, Econocom distancerait largement Computacenter (360 M€) et se hisserait juste derrière SCC, premier revendeur français, qui revendique un peu plus de 800 M€ de CA. Mais surtout, avec plus de 130 M€ de revenus issus des services sur le territoire national (dont 72 M€ pour ECS), le nouvel ensemble surpasserait désormais SCC qui n’en revendique que 120 M€  (66 M€ pour Computacenter). A l’échelle européenne, toutefois, le nouvel Econocom ne représenterait encore que la moitié de SCC et de Computacenter qui font chacun plus de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Dans l’hypotèse où la transaction aboutirait, les deux sociétés ne démarreraient réellement leur intégration qu’au début de 2011, histoire de ne pas perturber le quatrième trimestre, le plus important de l’année. En plus de rester actionnaire de référence, la Société Générale conserverait son rôle de partenaire stratégique, en tant qu’apporteur d’affaires (environ 10% des facturations annuelles d’ECS) mais aussi que refinanceur de l’activité location (pour environ un tiers du nouvel ensemble).