L’annonce d’une possible séparation amiable entre Fujitsu et Siemens suscite plus d’indifférence que d’inquiétude parmi leurs partenaires. Pourtant, un changement d’actionnaire pourrait tout remettre en question.

Les partenaires français de Fujitsu-Siemens Computers n’arrivent encore pas à croire que Siemens et Fujitsu pourraient se séparer dans un an comme l’a annoncé le Wall-Street Journal le 6 août dernier. « Pourtant, il paraît acquis que Siemens, qui se débarrasse actuellement de toutes ses activités High Tech, ne souhaite pas renouveler son joint-venture avec Fujitsu », explique un grossiste qui connaît bien le dossier. Plus inquiétant ce dernier traînerait des pieds pour lui racheter sa participation de 50%. « Fujitsu ne souhaite pas rester seul en Europe ».

Dans ces conditions, le scénario le plus probable est que Siemens trouve un autre industriel pour lui racheter sa participation. Encore faut-il trouver l’oiseau rare. Certes, rien n’est fait : selon l’accord qui le lie à son partenaire, Siemens ne peut pas sortir du joint-venture avant octobre 2009. Mais il a un préavis d’un an à respecter pour informer Fujitsu de ses intentions. Sa décision est donc imminente.

 

Les partenaires misent sur le statu quo

La plupart des partenaires français du joint-venture Fujitsu-Siemens semblent ignorer ces échéances. La majorité est persuadée qu’il s’agit de rumeurs et que rien ne va changer. Quand bien même Siemens sortait du joint-venture, ils n’y voient rien d’alarmant. « Rien ne laisse supposer que la marque puisse s’arrêter. Je n’ai aucune inquiétude quant à la continuité de l’activité », déclare ainsi le DG d’un revendeur grands comptes.

« Si les contrats en cours sont préservés et que l’activité de production est reprise par Fujitsu il n’y a pas de raisons de s’inquiéter, indique de son côté Romano Rocco directeur du revendeur cannois Welcome Informatique. Nous en avons parlé en interne et nous attendons de voir quelle va être la règle du jeu. Si demain nous apprenons que les contrats ne sont pas maintenus aux mêmes conditions et que nos interlocuteurs changent, nous envisagerons de travailler avec d’autres constructeurs ».

Les grossistes moins sereins

La perspective d’un changement d’actionnaires inquiète en revanche les grossistes. « Cette annonce d’un possible divorce entre Siemens et Fujitsu risque dans un premier temps de dissuader de nouveaux partenaires de travailler avec eux, analyse un grossiste. Surtout, cela risque de renforcer les autres constructeurs, notamment Dell, qui est actuellement en plein processus de construction de son réseau, et qui risque donc de saisir cette opportunité ». Or si c’est Dell qui récupère le business, c’est autant de perdu pour les grossistes.

De fait la principale crainte que pourraient avoir les partenaires, ce serait de perdre la relation privilégiée qu’ils entretiennent avec leur fournisseur. « Ce qui nous plaît dans la manière de travailler de FSC c’est la proximité, relate Romano Rocco. FSC est l’un des rares constructeurs à avoir conscience que la relation avec les revendeurs est déterminante. Cela se traduit par des équipes commerciales compétentes et des interlocuteurs à l’écoute. »

Marc Houpert, pdg d’intégrasys, revendeur à Forbach (57), ne dit pas autre chose : « Je leur reconnais une déontologie respectée à 100% sur l’indirect. Ils ne nous ont jamais trahis. J’ai l’impression qu’ils ont abdiqué sur le marché des PC de bureau mais ils restent compétitifs sur les serveurs, les portables et le stockage ».