KKR, Thoma Bravo et Vista Equity Partners seraient sen compétition pour racheter certains actifs dont Dell est prêt à se défaire pour alléger la dette prévue pour l’acquisition d’EMC. Le constructeur et ses partenaires financiers devront en effet emprunter 49,5 milliards de dollars pour boucler l’opération de 67 milliards de dollars.
KKR, Thoma Bravo et Vista Equity Partners auraient notamment des vues sur Quest Software et SonicWall a indiqué à Reuters une source proche du dossier. Goldman Sachs aurait été chargé par le constructeur texan de négocier la cession de ces deux actifs estimés chacun à 2 milliards de dollars.
Aucun des protagonistes n’a souhaité commenter l’information précise l’agence d’information.
Précisons que Thoma Bravo, associé à un fonds de pension canadien, s’était porté acquéreur de SonicWall en 2010 pour 717 millions de dollars avant de céder l’entreprise à Dell deux ans après pour une somme restée confidentielle.
Dell aurait par ailleurs mandaté Citicorp pour revendre la SSII Perot Systems, une cession qui pourrait, selon la source de Reuters, rapporter entre 5 et 6 milliards de dollars.
Même en cas de vente de ces actifs, Dell ne sera pas tiré d’affaires. Les actionnaires d’EMC ont en effet menacé le constructeur de voter contre l’opération si certaines de leurs revendications n’étaient pas prises en compte. Ils demandent notamment que Virtustream, le cloud provider déficitaire racheté pour 1,2 milliard de dollars en juillet dernier, soit conservé en propre par EMC et non transféré dans un co-entreprise 50/50 avec VMware. Ces actionnaires affirment qu’ainsi les cours de VMware pourront reprendre un peu de couleur. La baisse du titre lèse en effet les actionnaires d’EMC dans la mesure où Dell souhaite payer ces derniers non seulement en cash, mais également en tracking stocks reflétant l’évolution du titre VMware. Ils exigent par ailleurs que des droits similaires à ceux accordés aux possesseurs d’actions ordinaires soient attachés à ces tracking stocks afin d’avoir un certain contrôle sur le spécialiste de la virtualisation. Les actionnaires demandent également que ce dernier rachète une partie de ses propres actions (pour une valeur de 3 milliards de dollars) afin de faire remonter les cours en recourant à l’endettement (la plupart des bénéfices sont hébergés en dehors des Etats-Unis et ne sont donc pas mobilisables sauf à acquitter d’importantes taxes lors de leur rapatriement).
La réticence des actionnaires n’est semble-t-il pas partagée par les partenaires du constructeur. Ces derniers souhaitent en effet que Dell et EMC signent un accord de distribution en attendant le rachat afin qu’ils puissent dès à présent commercialiser les solutions de stockage du second. C’est ce que nous apprend CRN qui a rencontré des revendeurs américains pressés de se mettre sur les rangs.