» Il est presque impossible de gagner la bataille « . Ces mots figurent noir sur blanc dans la lettre de Carl Icahn aux actionnaires de Dell et dans laquelle l’investisseur activiste (qui possède 8,9% du capital) annonce qu’il abandonne la lutte contre Michael Dell et Silver Lake Partners.
La bataille aura duré presque 6 mois. Une bataille dans laquelle le mouvement était du côté du presque octogénaire homme d’affaires, ce dernier obligeant a deux reprises Michael Dell à revoir son offre de rachat, une première fois l’augmentant de 10 centimes à 13,75 dollars l’action, une seconde fois en ajoutant encore 13 centimes de dividende spécial pour atteindre 13,88 dollars.
Dans sa lettre, Carl Icahn se dit d’ailleurs satisfait d’avoir obligé le fondateur de la société à revoir sa copie.
C’est sans doute en modifiant les règles du jeu que ce dernier a finalement remporté la victoire contre son adversaire. Après avoir reporté à deux reprises la date de l’assemblée générale, le comité spécial de Dell a en effet accepté que les absentions ne soient plus comptabilisées comme des votes négatifs, ce qui était le cas d’entrée de jeu. Décision suivie par un troisième et ultime report, l’assemblée des actionnaires devant finalement se dérouler ce jeudi 12 septembre.
Ironiquement Carl Icahn a comparé le CEO du fabricant à un dictateur, estimant que la seule différence entre Dell et un régime dictatorial était que ce dernier n’avait pas besoin d’un vote pour gagner.
Il est probable que Michael Dell n’aura pas trop de difficultés à convaincre les actionnaires de vendre leurs titres d’une société dont les bénéfices ont baissé de 72% au cours du dernier trimestre.
Dans ce cas il n’aura fait qu’une petite partie du chemin. Il lui faudra ensuite réorganiser l’entreprise – certes désormais à l’abri des commentaires du marché – pour la conserver sur le podium des acteurs IT qui comptent. Le CEO et Silver Lake vont finalement devoir mettre 24,8 milliards de dollars sur la table pour s’engager dans cette aventure.
De son côté, Carl Icahn va pouvoir peser de tout son poids sur ses nouvelles cibles : Apple- qu’il veut contraindre à dépenser 150 milliards de dollars en faveur de ses actionnaires – et le leader de la reconnaissance vocale Nuance Communications, dans lequel il brigue un siège au conseil d’administration.