Les temps sont durs pour les développeurs d’applications. C’est ce qui ressort d’un article du Wall Street Journal qui s’est intéressé au sort de plusieurs d’entre eux. Si de nombreux indépendants ont fait
fortune outre-Atlantique en profitant du boom des applications mobiles, ils sont encore plus nombreux à avoir jeté l’éponge après avoir compris que des compétences en informatique, un peu d’argent et une idée géniale ne suffisaient pas pour s’imposer sur un marché aussi compétitif.
« Avec des centaines de milliers de jeux, des outils de productivité et d’autres applications déjà présentes sur le marché, sans oublier les milliers qui sont lancées chaque semaine, beaucoup de startups ont découvert que leurs idées n’étaient pas si uniques que cela. Dans cet environnement, seules les entreprises aisées avec de gros budgets marketing avaient de l’influence », écrivent nos confrères.
Ils citent l’exemple de Spork (Fourchette), une startup créée par Dan Cheung, un ingénieur logiciel, avec l’aide de sa sœur et d’un confrère. Leur application mobile gratuite proposait aux consommateurs de photographier les plats qu’ils dégustaient et d’envoyer les clichés accompagnés du nom du restaurant et de son adresse sur le site. Malheureusement pour eux, Foodspotting venait d’arriver sur le web en offrant les mêmes services. Malgré les 100.000 téléchargements de l’application, Spork ne put rivaliser avec son concurrent mieux doté en finance, en marketing et en publicité. La firme de nos trois associés fut contrainte de mettre la clé sous la porte tandis que Foodspotting, forte de ses 4 millions de téléchargements fut revendue en janvier dernier pour 10 millions de dollars au site de réservation de restaurants en ligne OpenTable.
« Au moment où nous arrivâmes sur le marché c’est comme si tout l’oxygène avait été aspiré hors de la pièce », constate Dan Cheung en parlant de sa mésaventure. Une mésaventure qui doit aussi se produire de temps à autre de ce côté de l’Atlantique.