Markess International suit depuis plusieurs années l’avancée du cloud computing en France. Sa dernière étude sur le sujet constate l’ouverture à de nouveaux domaines, la percée du IaaS et des bénéfices accrus.

A l’occasion du salon Solutions Cloud Computing, Markess International, publie une étude consacrée aux attentes et perspectives des entreprises et des administrations en matière de cloud. Le cabinet a mis sur la sellette 330 entreprises et organisations, aussi bien privées que publiques. Il en ressort qu’à la fin de l’année 2009, 12% d’entre elles avaient recours à au moins un service de cloud computing. Ce chiffre devrait doubler d’ici la fin de cette année et atteindre les 31% d’ici fin 2012.

Le marché français des services de cloud computing (SaaS, PaaS et IaaS) devrait atteindre 2,7 milliards d’euros en 2012 contre 1,9 en 2010 et 2,3 milliards en 2011, soit une croissance annuelle moyenne de +21%. Il devrait être tiré notamment par l’explosion des infrastructures à la demande (IaaS). Evalué à 100 millions d’euros, ce dernier segment pourrait ainsi quintupler en deux ans. Fin 2012, Le cloud pourrait représenter plus de 6% du marché français des logiciels et services IT.


Le SaaS se diffuse progressivement à toutes les applications

Dans la synthèse de son étude, Emmanuelle Olivié-Paul, directrice Associée de Markess International, écrit : « le cloud computing a tout d’abord fait son entrée dans les organisations avec le SaaS, en réponse à de nouveaux besoins applicatifs métiers et de collaboration transversale. Les premières initiatives ont démarré dans les années 2005 en France sur des périmètres fonctionnels définis, le plus souvent réduits, et sans connexion directe avec le système d’information ce qui facilitait leur mise en oeuvre. Depuis, les usages se sont étendus, touchant des domaines plus stratégiques qui vont au-delà des environnements applicatifs pour intégrer notamment le périmètre des infrastructures. »


Ainsi, en 2008, les domaines concernés par le SaaS étaient avant tout les applications de collaboration d’entreprise (messagerie, agenda partagé, gestion de projet, conférence Web…) ou touchant les ressources humaines (gestion des recrutements, des talents, de la paie…), la finance (gestion de trésorerie, de notes de frais, de facturation…) et les achats (gestion d’appels d’offres, d’e-sourcing, d’e-procurement…). Depuis, la demande des entreprises s’est portée sur des applications telles que le CRM, la gestion sociale, l’informatique (sécurité, sauvegarde, pilotage, supervision, tests…), les télécoms et la bureautique. D’ici 2012, la demande devrait concerner davantage les applications transversales.


La percée du IaaS


Le cabinet pointe par ailleurs la percée des infrastructures as a service (IaaS) utilisées par un peu moins de 8% des organisations sondées. Un chiffre qui devrait cependant doubler d’ici la fin de cette année. Les domaines adressés en priorité sont les infrastructures serveurs, de stockage et de sauvegarde. D’ici 2012, la demande devrait aussi porter sur les infrastructures d’archivage ainsi que sur les réseaux. Contrairement au SaaS, les entreprises semblent privilégier un modèle privé, que le « cloud » soit hébergé dans le datacenter de l’entreprise ou dans celui d’un prestataire.

En revanche, la demande semble plus hétérogène pour ce qui concerne le PaaS (Platform as a Service). Les entreprises intéressées souhaitent s’en servir soit pour développer et déployer des applications programmées avec des langages tiers tout en conservant la maîtrise de leur développement, soit pour mettre en ligne des applications intégrant des briques applicatives, ou encore pour tester des développements applicatifs avant leur mise en production.

Markess note par ailleurs de nouveaux éléments intervenant en faveur du cloud computing auprès des entreprises. Aux premiers bénéfices invoqués (temps d’implémentation réduit, rapidité de mise en oeuvre, accélération des déploiements, facilité d’accès…) s’ajoutent désormais la réduction et la maîtrise des coûts de maintenance et d’exploitation, l’efficacité (le cloud permet d’automatiser certains processus) et, last but not least, la flexibilité, par exemple pour la conduite de tests fonctionnels sans achat de serveurs complémentaires.