Quinze jours après la fermeture des écoles et des commerces non essentiels, et alors que l’activité des prestataires IT est déjà très affectée par les mesures de confinement de la population, nous avons demandé aux constructeurs et éditeurs IT comment ils s’adaptaient à cette situation exceptionnelle. Le témoignage de Jacques-Philippe Roederer qui occupe le poste de director partner sales operations chez Cisco France.
Channelnews : Les ventes indirectes de Cisco sont-elles affectées par la baisse d’activité de ses partenaires ? Si oui, dans quelle mesure ?
Jacques-Philippe Roederer : Il est trop tôt pour mesurer l’impact de cette crise sur notre activité mais pour le moment nous n’avons pas constaté de baisse.
Channelnews : Quels sont les produits/offres les plus affectés et à l’inverse ceux qui le sont le moins, voire qui bénéficient de la situation ?
Jacques-Philippe Roederer : Les principales préoccupations de nos clients tournent autour de la sécurité de leurs employés pendant le confinement. Aussi, nous voyons une demande importante autour des produits et des offres permettant le télétravail, notamment :
– Les offres de collaboration autour de Webex (vidéoconférence et conférence en ligne, équipements vidéo, outil de travail en équipe) ;
– Les offres de sécurité Cisco Duo, Umbrella, ou encore Anyconnect ;
– Les offres Remote Workforce de Cisco à base de Meraki.
Par ailleurs nous constatons une augmentation de demandes pour l’upgrade de capacité (DC et réseau).
Channelnews : Y a-t-il des catégories de partenaires moins affectées que d’autres ?
Jacques-Philippe Roederer : Aujourd’hui, tous nos partenaires sont opérationnels et mettent en œuvre des plans de continuité pour accompagner leurs (nos) clients dans le suivi commercial, la gestion des infrastructures, le support client, la maintenance, etc…
Pour autant, un certain nombre d’entre eux ont recours au chômage partiel et fonctionnent en mode « dégradé ». Notamment le personnel terrain non affecté à des tâches critiques et/ou ne pouvant plus/pas accéder aux sites de leur client.
Channelnews : Votre société a-t-elle pris (ou prévu de prendre) des mesures de chômage partiel ?
Jacques-Philippe Roederer : Nous n’avons pas recours au chômage partiel et tous nos employés sont en télétravail.
Channelnews : Êtes-vous inquiet pour la solvabilité de vos partenaires ? Avez-vous pris des mesures pour vous en prémunir ?
Jacques-Philippe Roederer : Aucune mesure particulière prise à ce stade mais nous sommes très attentifs et à l’écoute pour les accompagner au mieux.
Channelnews : Avez-vous pris (ou prévu de prendre) des initiatives pour soutenir vos partenaires ? Lesquelles ?
Jacques-Philippe Roederer : L’accompagnement de nos partenaires et la sécurité de leurs employés est l’une de nos premières priorités. Nous travaillons de manière très étroite avec eux pour :
– les accompagner dans la mise en place de leur télétravail et le partage de « best practice »
– promouvoir auprès de nos clients les offres gratuites de Collaboration et de Sécurité
– proposer des parcours de formation pour les employés confinés via nos plateformes de formation digitales (Blackbelt)
– les informer régulièrement des impacts sur nos programmes (Certifications, marketing, Big Bet, etc.)
– leur faire part de nos propres plans de continuité
Nous mettons à leur disposition un site Web sur lequel ils ont accès à toutes les ressources et informations qui leur sont nécessaires pour passer cette crise. Ce site est mis à jour régulièrement au fil des mesures supplémentaires qui sont prises pour les accompagner et assurer une continuité des activités.
Channelnews : Pensez-vous qu’il sera possible de revenir rapidement au niveau d’activité d’avant crise une fois les mesures de confinement levées ou pensez-vous que ce sera long ? Combien de temps faudra-t-il ?
Jacques-Philippe Roederer : Nous restons optimistes bien qu’il soit très compliqué à ce stade de prévoir le niveau d’activité en sortie de crise. D’un côté, cette crise aura mis en lumière l’importance des infrastructures (sécu, réseau, collab, DC, etc..) pour répondre aux situations de crise et aux nouvelles manières de travailler, de l’autre des capacités d’investissement variables en fonction des segments, de la durée de la crise, etc.