Cisco a surpris positivement les analystes sur son quatrième trimestre fiscal clos fin juillet. Malgré la faible croissance mondiale et des déclarations préalables incitant peu à l’optimisme, le constructeur a publié un bénéfice en hausse de 56% à 1,9 milliard de dollars. Sur l’ensemble de l’exercice, le bénéfice atteint 8 milliards en hausse de 24%.

Un rebond spectaculaire après les difficultés de l’année dernière. Mi-2011, en panne de croissance et de rentabilité, le groupe avait annoncé une vaste réorganisation qui a conduit à la suppression de 11.500 emplois et réduit les charges d’exploitation de plus de un milliard, rappelle Channelnomics. Un processus qui l’a conduit à mettre plus de ressources sur le channel afin de stimuler les ventes.

Cisco recueille aujourd’hui les fruits de cette restructuration. Mais si les bénéfices repartent à la hausse, les revenus sont restés relativement stables à 11,7 Md$. C’est un peu mieux que les 11,6 Md$ attendus par les analystes mais cela représente une croissance de seulement 4% sur le trimestre et de +7% sur l’année.

Certes, l’équipementier a quelques motifs de satisfaction. Ses revenus cloud sont en croissance de 100% sur le trimestre, ses ventes datacenters progressent de 42% par rapport au troisième trimestre et ses ventes de plate-formes serveurs UCS affichent +58% en glissement annuel. Le sans fil fait également bonne figure avec une progression de 19%. Et la société s’est remise à créer des emplois (1.400 en un an).

Mais ses activités traditionnelles sont en panne de croissance : +2% pour le routage et +3% pour la commutation. Plus inquiétant, les solutions de collaboration (essentiellement la téléprésence et la vidéo-conférence haute définition) sont en recul de 8% sur le trimestre. La faute à la chute de la demande dans le secteur public, notamment en Europe, où les ventes se sont effondrées de 30% sur ce segment (et de 6% au globa). Même la sécurité semble s’essoufler : les ventes progressent de 12% mais sont plus tirées par les produits de sécurité réseau que par la sécurisation des contenus.

Du coup, Cisco n’a pas dissipé les doutes quant à sa capacité à continuer d’innover à moyen-long terme pour alimenter sa croissance. Le rachat par VMware le mois dernier de Nicira, spécialisé dans les réseaux virtuels en environnement datacenter, et l’ambition affichée d’Oracle dans ce domaine avec l’acquisition annoncée de Xsigo, témoigne de l’exacerbation de la concurrence et de la difficulté grandissante que Cisco aura à maintenir des positions acquises dans un contexte d’évolution rapide du marché vers les datacenters et le cloud.