Le 1er octobre dernier, l’équipementier américain annonçait son intention d’acquérir le Norvégien pour 6 milliards de dollars. Aujourd’hui il évoque des difficultés qui pourraient l’amener à renoncer.

 

Moyen de pression pour faire reculer des actionnaires trop gourmands ou, comme l’affirme le chef de la stratégie, Ned Hooper, sur son blog, erreur d’appréciation ? Toujours est-il que Cisco semble vouloir renoncer à dépenser 3 milliards de dollars pour racheter Tandberg, le spécialiste de la vidéoconférence et de la téléprésence.

Cette volte-face est d’autant plus surprenante que lors de l’annonce de la transaction début octobre, l’Américain avait affirme que la technologie du Norvégien était une brique indispensable pour compléter son portefeuille de solutions de collaboration. N’avait-il pas d’ailleurs déjà dépensé 7 milliards de dollars en 2006 pour mettre la main sur le fabricant de set-top box Scientific-Atlanta et 590 millions de dollars en début d’année pour acquérir Pure Digital Technologies, spécialisé dans les enregistreurs vidéo de poche ?

L’opération exigeait l’approbation de 90% des actionnaires

Lorsque Cisco avait dévoilé la transaction, celle-ci tombait donc sous le sens. Elle exigeait cependant l’approbation de 90% des actionnaires de Tandberg. Un impératif qui semblait facile à satisfaire dans la mesure où la direction de la société était favorable à l’opération. Or voilà que des actionnaires représentant 24% du capital rechignent à se défaire de leurs parts pour le prix offert, prix qui correspond à 110% de la valeur de la société. Ils sont partagés entre le souhait de conserver leur indépendance ou d’obtenir un bonus financier plus conséquent. Ce que Cisco refuse.

 

Pire encore, la semaine dernière des rumeurs affirmaient que l’acheteur souhaitait revoir son prix à la baisse. Des conditions inacceptables, non seulement pour les actionnaires réticents mais pour l’ensemble des détenteurs du capital. Et voilà que Ned Hooper affirme qu’à San José on n’a vu que le bon côté de l’opération, sans en évaluer les risques. Il évoque aujourd’hui pêle-mêle des difficultés à absorber une entreprise européenne, une action dont la valeur augmente, réduisant ainsi la prime des actionnaires à peau de chagrin, et le cours de l’euro qui a fait monter le prix de 100 millions de dollars. Alors, bras de fer, ou recul prudent ? Réponse au plus tard le 9 novembre, date d’expiration de l’offre.