A l’occasion de son Capital Markets Day, Atos a présenté mercredi son nouveau plan stratégique « Genesis » et dévoilé sa feuille de route pour les quatre prochaines années. Le plan vise à renouer avec une croissance rentable. Le groupe cible désormais un chiffre d’affaires de 9 à 10 milliards d’euros de chiffres d’affaires à l’horizon 2028 avec une marge opérationnelle de 10%. Il anticipait précédemment plus de 10 milliards en 2027.
Après trois années de débâcle et une restructuration financière, Atos doit repartir de loin. Pour 2025, l’entreprise prévoit un chiffre d’affaires d’environ 8,5 milliards d’euros, en baisse de 11% par rapport aux 9,6 milliards d’euros de 2024. Il faut remonter à 2013 pour retrouver un niveau de revenus aussi bas. La tendance devrait toutefois s’inverser avec une croissance organique positive attendue en 2026. Atos prévoit également un doublement de sa marge opérationnelle à environ 4% cette année. La variation de trésorerie devrait elle rester négative de 350 millions d’euros, avant remboursement de la dette.
Pour accélérer le redressement, le plan met d’abord l’accent sur la simplification de la gouvernance et de la structure. Le portefeuille d’actifs sera ramené à deux marques : Atos pour les services et Eviden pour les produits.
L’activité d’Atos sera organisée en six lignes de métiers et inclura les services d’infogérance de l’ex Tech Foundations. Une nouvelle entité Data & IA est créée, dont les effectifs devraient progresser de 2.000 à 10.000 collaborateurs d’ici 2028. Eviden réunit pour sa part les produits de cybersécurité, systèmes critiques, vision par IA et calcul haute performance.
À propos de l’activité Supercalculateurs, Atos a précisé que sa cession à l’Etat pour 500 millions de valeur d’entreprise est toujours en cours de discussions. Le processus de vente des activités Mission Critical Systems et Cybersecurity Products a lui été suspendu.
Atos affiche ensuite son intention de simplifier sa présence géographique, de recentrer son équipe de direction et d’alléger sa structure de coûts. La réduction des effectifs va donc se poursuivre pour passer de 74.000 collaborateurs début 2025 à 60.000 d’ici la fin de l’exercice.
Atos espère renouer avec une trésorerie positive en 2026 et entend allouer les flux cumulés au désendettement et à des acquisitions stratégiques ciblées. Le groupe prévoit aussi d’investir 500 millions d’euros en R&D sur les quatre prochaines années et 100 millions supplémentaires dans des startups.
« Grâce à une structure financière désormais sécurisée, notre plan stratégique et de transformation va nous permettre de renforcer notre position de leader mondial dans les solutions technologiques de pointe », affirme le PDG Philippe Salle.
La présentation du plan n’a pas convaincu les investisseurs avec une baisse de l’action de plus de 9% mercredi à la clôture.