Atos a publié lundi soir les résultats de son exercice 2021. Cette publication est venue confirmer toutes les mauvaises nouvelles pré-annoncées par plusieurs avertissements sur résultats ces derniers mois.

« Atos a fait face à d’importantes difficultés en 2021, reflétées dans les résultats du groupe. Ses objectifs financiers n’ont pas été atteints, et une analyse étendue de ses actifs et contrats, réalisée en ce début d’année à la lumière du récent changement de stratégie du groupe, a conduit à d’importantes dépréciations », a commenté dans un communiqué Rodolphe Belmer, le PDG d’Atos.

Le chiffre d’affaires s’établit au final à 10,839 milliards d’euros, en baisse de 2,5% à taux de change constants par rapport à 2020 (-4,3% en organique). Le résultat net part du groupe fait ressortir une perte de 2,962 milliards après de multiples dépréciations pour un montant total de 2,5 milliards d’euros.  La marge opérationnelle a atteint 383 millions d’euros, soit 3,5% du chiffre d’affaires, en repli de 540 points de base à taux de change constants par rapport à 2020.

Le groupe de services informatiques ne laisse guère d’espoir de redressement à court terme avec des prévisions peu optimistes pour l’exercice 2022 et inférieures au attentes des analystes. L’évolution du chiffre d’affaires est attendue entre -0,5% et +1,5%, la marge opérationnelle entre 3% et 5% et le flux de trésorerie disponible entre -150 millions d’euros et 200 millions d’euros.

Dans la foulée des résultats, le directeur financier, Uwe Stelter a par ailleurs annoncé mardi qu’il allait quitter Atos et être remplacé début mai.

Sans surprise le groupe a été lourdement sanctionné en bourse avec une chute du titre de 20% lors de la séance de mardi, ramenant sa valorisation autour de 2,8 milliards d’euros. Elle a été divisée par plus de trois depuis le pic boursier de 2017.  Une fragilité qui renforce le scénario d’un rachat ou d’un démantèlement du groupe.  Si Rodolphe Belmer a rejeté l’idée d’une vente de la division big data et sécurité (BDS), la plus rentable des trois activités, le joyau du groupe suscite la convoitise des concurrents, à commencer par Thalès.