Atos, qui doit présenter ses résultats 2021 le 28 février, a une nouvelle fois revu ses prévisions à la baisse. C’est son troisième avertissement sur résultats en l’espace de 8 mois. Le groupe informatique n’attend plus qu’un chiffre d’affaires de 10,8 milliards d’euros en recul de 2,6% à taux de change constant et à une marge opérationnelle de 3,5%.

En plus de cet avertissement Atos ajoute qu’il va inscrire dans ses comptes 2,4 milliards d’euros de dépréciations d’actifs. 1,9 milliard le seront  pour dépréciation de « Goodwill » (écarts d’acquisitions) et autres actifs non courants. Le groupe va par ailleurs enregistrer au second semestre une dépréciation d’actifs sur contrats, des provisions pour créances douteuses et des provisions pour pertes futures, pour un montant maximum d’environ 500 millions d’euros.

Ces dépréciations résultent de l’analyse menée par Atos sur l’évolution de ses activités. Le Groupe a décidé en 2021 de repositionner son portefeuille et de se concentrer sur les activités Digital, Cloud, Sécurité et Décarbonation, tout en se désengageant des activités d’Infrastructure classique et de Communication Unifiées et Collaboration.

Le nouveau PDG Rodolphe Belmer, qui a pris ses fonctions début janvier, semble décidé à purger le bilan et acter les mauvaises nouvelles  avant de présenter un plan de redressement, qui sera annoncé aux investisseurs au deuxième trimestre, à l’occasion d’un « capital markets day ».

Sans attendre, le groupe se réorganise et simplifie sa gouvernance. Ses activités sont regroupées en trois lignes de métier : Big Data & Sécurité  (BDS), Digital (qui inclut le cloud et la décarbonation) et Tech Foundations (qui inclut les services d’infrastructure, d’infogérance et de communications unifiées).

Elles seront pilotées à partir de quatre régions (trois en Europe et une pour l’Amérique du nord et du sud). Par ailleurs Atos crée un Centre d’Excellence Commerciale mondial placé sous la responsabilité d’un directeur commercial du groupe, qui se focalisera sur les grands comptes internationaux, les ventes, les alliances, les partenariats et les approches sectorielles.

« La nouvelle gouvernance annoncée aujourd’hui catalyse le redressement du Groupe et en représente une étape clé », a déclaré le PDG Rodolphe Bermer dans un communiqué.  « Je suis convaincu qu’Atos a en main tous les atouts pour redresser son activité […]. Le Groupe a acquis des positions de premier plan dans les marchés de la cybersécurité, du calcul haute performance, du cloud, de la décarbonation et de la transformation numérique qui sont les moteurs de croissance d’aujourd’hui et de demain. »

Reste qu’avec une valorisation qui retrouve un plus bas de dix ans, Atos reste sous la menace d’un rachat hostile, comme l’a rappelé la récente rumeur sur l’intérêt de Thalès pour l’activité de cybersécurité. Le groupe doit par ailleurs clarifier pour de bon ce qu’il entend faire de ses activités les moins rentables.