En négociation avec les banques pour faire face à son mur de dettes, Atos a annoncé lundi solliciter la désignation d’un « mandataire ad hoc ». Le rôle de ce médiateur indépendant sera d’encadrer et d’accélérer les « discussions en vue de parvenir à un plan de refinancement de sa dette financière ». Le groupe informatique renonce par ailleurs à son projet d’augmentation de capital, forcé d’admettre que « les conditions de réalisation n’étaient plus réunies ». Atos avertit enfin les investisseurs qu’une évolution de sa structure de capital « pourrait entraîner une dilution des actionnaires existants ». Cette série d’annonces vaut au groupe une nouvelle journée noire en bourse, avec un plongeon de l’action de près de 30% lundi à la clôture.
Atos fait face à de lourdes échéances puisqu’il cumule 2,75 milliards d’euros d’emprunts et d’obligations à rembourser ou refinancer avant fin 2025. Sa capacité à y faire face est mise en doute, l’agence de notation S&P ayant encore récemment abaissé sa note de crédit en catégorie « hautement spéculative ». La désignation d’un mandataire ad hoc peut être un moyen de mettre la pression sur les 22 banques créancières pour apporter des solutions mais, faute d’une issue positive, cela risque d’être la dernière étape avant une procédure judiciaire.
Car dans le même temps, les projets de cession d’actifs pour soulager le fardeau de la dette ne donnent guère de signe d’avancée. Atos affirme poursuivre les discussions avec EPEI sur la cession de Tech Foundations mais « sans certitude qu’elles aboutissent à un accord ». Le groupe est également entré en phase de due diligence avec Airbus pour lui céder son activité BDS (Big Data & Security), un dossier sur lequel Airbus ne s’exprime pas et qui même s’il se concrétise sera long à exécuter.