La cession des activités infrastructures d’Ares pourrait aller très vite. Econocom et SCC sont entrés en négociations exclusives avec la SSDI pour acquérir une partie des activités mises en vente.

 

Le dénouement est proche. Moins d’une semaine après avoir annoncé la mise en vente de ses activités infrastructures, le groupe Ares vient d’annoncer les noms de deux repreneurs potentiels avec lesquels il vient d’entrer en négociations exclusives. Le britannique SCC, principal distributeur d’infrastructures et de services informatiques européen, s’est porté acquéreur de l’entité Ile-de-France de sa division ventes d’infrastructures (SIS). Une entité qui représente un peu moins de 100 M€ de CA selon Ares et qui concerne environ 120 personnes.

 

Econocom, lui aussi dans le peloton de tête distribureurs européens, s’intéresse pour sa part à l’activité financement d’Ares, issue principalement de la société Databail qu’il a rachetée au début de l’année. Cette dernière représente environ 42 M€ de production commerciale réalisée par un effectif de 16 personnes.

 

Les protagonistes se donnent quelques semaines pour finaliser ces transactions. « Nous espérons boucler d’ici à la fin du mois de juillet », déclare Jacques Vincent, directeur général de SCC France. Le titre d’Ares a clôturé ce mercredi en légère hausse à 1,22 € après avoir perdu près de la moitié de sa valeur en l’espace d’une semaine.

 

Si cette acquisition se concrétisait, SCC se renforcerait sur une région, l’Ile-de-France, où il est encore sous-représenté, notamment dans le secteur privé. Au passage il musclerait son offre, en particulier sur les grands systèmes IBM (z-Series) et sur les solutions EMC. Avec un pôle infrastructures qui pèse déjà 250 M€ de chiffre d’affaires, le distributeur deviendrait le leader incontesté sur le marché français, loin devant ses challengers Overlap ou APX, pour les activité valeur ajoutée, et Computacenter ou Top Info, pour les activités de volumes.

 

C’est apparemment l’ampleur des pertes constatées à l’issue du deuxième semestre de son exercice 2007-2008 (non officiellement publiées) qui a mis le feu aux poudres. Il y a quinze jours, l’organisme d’assurance crédit SFAC a brutalement réduit son encours provoquant la panique parmi les principaux créanciers du groupe, notamment IBM (via sa filiale financement) et ses grossistes tels Tech Data ou ETC.

 

Sommé de trouver rapidement une solution, Ares n’aurait eu d’autre choix que de mettre en vente son activité infrastructures. Ce faisant, le groupe s’ampute des deux tiers de son périmètre (220 M€ sur 335,5 M€ réalisés en 2007 ) et doit notamment se séparer des activités Adequat et Databail, acquises au début de l’année, qu’il n’a même pas eu le temps d’intégrer. Selon des estimations internes, au moins quatre cents collaborateurs sur mille neuf cent cinquante sont directement concernés par cette restructuration.