Cela n’a pas tardé. Alors qu’Apple vient de lancer son programme d’auto-réparation en France, l’association française Halte à l’obsolescence programmée (HOP) porte plainte contre le géant américain pour sa pratique d’appariement. Cette méthode de jumelage des pièces, aussi appelée sérialisation, « consiste à associer les numéros de série des composants et périphériques d’un produit à celui de l’iPhone via notamment des micro-puces. Cette pratique touche, depuis peu, les pièces les plus fréquemment soumises aux pannes (écrans, batterie, caméra…) ».

Comme l’a déjà fait le groupe d’intérêt public U.S. PIRG aux Etats-Unis, HOP rapporte des dysfonctionnements d’appareils en cas de réparation avec une pièce identique et de même origine mais « non autorisée par les logiciels Apple ». L’association estime que « ces dysfonctionnements, constatés de manière répétée, sans information et sans solution apportée au consommateur ou au réparateur, ne sont pas de simples bugs : ils visent à désavantager la réparation indépendante ou le reconditionnement, au profit de la vente de smartphones neufs ou de la réparation captive, à des prix souvent dissuasifs pour le consommateur ».

HOP rappelle avoir déjà obtenu la condamnation d’Apple à 25 millions d’euros d’amende, en février 2020, pour défaut d’information sur ses batteries de smartphones. « Des détenteurs d’iPhone n’avaient pas été informés que les mises à jour du système d’exploitation iOS qu’ils installaient étaient susceptibles de conduire à un ralentissement du fonctionnement de leur appareil ». La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) avait conclu que « ce défaut d’information constituait une pratique commerciale trompeuse par omission. »