Au mois d’avril, le nom de Foxconn apparaissait dans la liste tenue plus ou moins secrète des prétendants au rachat de l’activité semi-conducteurs de Toshiba. Certaines sources associaient même au nom du Coréen celui de son principal client : Apple. Dans une interview accordée ce week-end au quotidien économique nippon Nikkei, le président et fondateur de Foxconn, Terry Gou, a confirmé l’information en y ajoutant le nom d’un autre partenaire, et non des moindres : Amazon. Les termes de la participation de ces alliés n’est pas clairement définie. S’agit-il d’un soutien financier ou d’une prise de participation au capital de l’entité ? « Foxconn confirme que nous avons soumis une offre pour l’activité puces de Toshiba avec plusieurs partenaires stratégiques », a fait savoir la firme taïwanaise dans un communiqué adressé à Reuters. Le document précise que les détails de l’offre seront « discutés au moment opportun ». Chez Apple et Amazon on se refuse à tout commentaire indique Reuters. A en croire la presse japonaise, Foxconn – par ailleurs associé avec sa filiale Sharp – proposerait plus de deux billions de yens (plus de 16,2 milliards d’euros) pour l’activité mémoires de Toshiba, ce qui ferait de son offre la proposition la plus intéressante à ce jour.

Le rachat l’été dernier de Sharp confirmait l’ambition de Foxconn de devenir un fabricant de semi-conducteurs. En mettant la main sur les mémoires NAND de Toshiba, Terry Gou réussirait un coup de maître, s’imposant sur un marché en pleine croissance où le seul vrai rival est Samsung. Reste à savoir si le gouvernement japonais, qui considère ces mémoires comme un bien stratégique du pays, laissera ces dernières tomber dans des mains étrangères. Le consortium mis sur pied par Western Digital et le fonds d’investissement KKR, grâce à la présence en son sein du fonds souverain japonais Innovation Network Corp of Japan (INCJ) et de la Development Bank of Japan (DBJ), a sans doute de meilleures chances de l’emporter. A condition toutefois que l’enveloppe proposée soit assez fournie.

Rappelons que Toshiba cherche à vendre sa division composants au plus offrant pour trouver de l’argent frais afin de boucher le trou béant causé par ses activités nucléaires en pleine déconfiture.