A l’occasion de la publication de ses résultats, la société de conseil en technologie avoue rencontrer des difficultés dans certains secteurs comme l’automobile. Le chômage partiel fait partie des remèdes.

 

Le groupe français de conseil en technologies Altran a publié des résultats annuels en demi-teinte. S’il se targue d’avoir augmenté sa marge opérationnelle de 1,5 point (7,7%) , il ne peut que constater un bénéfice net en chute libre (-47,2%) à 11,4 millions d’euro à cause d’une dépréciation d’actifs. Plus gênant : la société avoue rencontrer des difficultés aux Pays-Bas et, surtout, dans le secteur automobile.

 

Altran ainsi que d’autres sociétés comme Akka Technologies ou Alten ont ainsi vu leurs contrats de sous-traitance technologique brusquement arrêtés par Renault. Ivan Béraud, secrétaire national du pôle conseil de la F3C CFDT affirmait au mois de janvier à Channelnews que le site de recherche de Guyancourt du constructeur automobile s’était séparé de 1.800 prestataires extérieurs.

Le Geicet, qui regroupe les principales sociétés de conseil en technologies, estimait de son côté que 3.000 personnes risquaient d’être impactés par l’arrêt des programmes de R&D dans le secteur automobile. Résultat : les sociétés de conseil se retrouvent avec de plus en plus d’ingénieurs de haut niveau sur les bras.

Pour remédier à ce problème, Altran a décidé de redéployer une partie de ces spécialistes dans des secteurs moins touchés tels que l’aéronautique, l’énergie ou l’espace. Cette mesure ne pouvant toutefois pas être étendue à tout le personnel concerné, l’entreprise envisage également des mesures de chômage partiel. Pour les syndicats, cette solution permettrait d’éviter des licenciements.

 

A condition qu’un ensemble de garde-fous soient mis en place. Les périodes de chômage pourraient alors être mises à profit pour de la formation. Les organisations syndicales exigent toutefois que le montant de l’indemnité soit porté à 100% du salaire, l’entreprise prenant à sa charge la différence. Une proposition restée à ce jour lettre morte.

 

Ce qui fait craindre à ces syndicats que le chômage partiel ne devienne pour le secteur un moyen efficace de gérer la crise. La décision d’Altran risque d’ailleurs de faire tâche d’huile. Après les sociétés de conseil en technologies, ce serait l’ensemble des sociétés de services qui pourrait suivre le même chemin.