En avalant AID Computers, Activium se hisse au 53e rang des revendeurs IT BtoB français. La société de services et de distribution va insuffler à sa consœur son modèle orienté abonnement mensuel facturé à l’utilisateur.

 

Joli coup pour la société de services et de distribution Activium qui vient d’avaler sa consoeur AID Computers, deux fois plus grosse qu’elle. Activium est la raison sociale d’Activ’Lease, ex-filiale financement du groupe Logistore (disparu en 2009). Ayant pris son indépendance en 2006, Activium a évolué vers un modèle de société de services et de distribution avec les rachats de l’éditeur de solutions de services managés Neoptis (février 2008) puis du revendeur Sequoia Informatique (début 2009). Le premier lui a permis de se lancer avec succès dans la commercialisation de services d’infogérance et le second de se positionner dans le négoce IT.

Le rachat d’AID Computers, certifié comme lui Microsoft Gold et HP Prefered Partner, lui permet d’accélérer sa croissance en passant de 7 à 23 M€ de chiffre d’affaires (ce qui le classe au 53e rang des revendeurs IT BtoB en France). En l’espace de 4 ans, Activium aura ainsi réalisé une croissance de 800% tout en restant constamment rentable, se félicite Loïc Mignotte, pdg de la société. La SSDI parisienne lui donne accès à une base installée composée de grands comptes et de grosses PME et surtout à un gros potentiel de croissance pour son activité d’infogérance. Son effectif passe de 23 à 53 personnes.

Pour Alain Maurel, patron d’AID, c’est l’aboutissement de plusieurs années d’efforts pour se trouver un successeur. Après deux premières tentatives avortées, la troisième est donc la bonne. Il restera encore douze mois dans l’entreprise dans le cadre d’une clause d’earn-out (indexation sur les résultats futurs), afin d’optimiser sa transmission et par là son prix de cession (qui pourra doubler). A noter que la fusion des équipes devrait se faire sans perte d’emploi. C’est d’ailleurs l’un des arguments déterminants qui a permis à Activium de l’emporter (parmi sept autres candidats).

Pour financer son acquisition, Activium a eu recours pour moitié (576.000 €) à une levée de fonds opérée dans le cadre de la loi Tepa (défiscalisation des investissements dans les PME non cotées) et pour l’autre à un emprunt bancaire sur cinq ans garanti par Oséo. Il espère que l’opération s’autofinancera sur cinq ans grâce à la marge opérationnelle dégagée par son acquisition.

La transaction a été finalisée il y a une semaine et l’intégration devrait démarrer dans les prochains jours avec le déménagement de l’effectif issu du rachat de Sequoia (une quinzaine de personnes actuellement à Nanterre) dans les locaux parisien d’AID. Un déménagement provisoire, Alain Maurel, propriétaire des lieux, ayant signé une promesse de vente avec un autre investisseur. Activium dispose toutefois d’un an pour se trouver de nouveaux locaux.

Il est intéressant de souligner que, bien qu’exerçant le même métier, les deux sociétés ont des modèles économiques différents. AID Computers s’est bâti sur un modèle traditionnel d’achat-revente d’infrastructures IT auquel il associe une composante services, tandis que Activium est fondé sur la facturation de services à l’usage sous forme d’abonnement mensuel par utilisateur. Un modèle dans lequel la part du négoce d’infrastructures est moins importante. Des infrastructures qu’il met du reste de plus en plus à disposition de ses clients sous forme de ressources virtualisées. Ce rapprochement s’apparente donc à un condensé de l’histoire récente de la distribution informatique.