Microsoft 365 serait-il un outil de surveillance du lieu de travail ? C’est ce que suggère Wolfie Christl, un chercheur autrichien co-créateur du serious game Data Delaer et ardent défenseur de la protection de la vie privée.
Il pointe les scores de productivité qui Microsoft qui selon lui permettrait aux employeurs de savoir combien de mails un collaborateur envoie, sa fréquence d’utilisation de sa caméra, quels documents il ouvre dans le cloud et combien de fois. « C’est tellement problématique à de nombreux niveaux », a-t-il déclaré à nos confrères de The Register. « Les évaluations par les gestionnaires des données des salariés au niveau individuel sont interdites. »
« Dans la zone Expérience de l’employé, il existe désormais une granularité au niveau de l’utilisateur dans toutes les catégories pour vous aider à déterminer qui a besoin d’une mise à niveau », ireconnait sur le blog de l’éditeur Anthony Smith, un responsable marketing produit de Microsoft 365. « Il existe également une nouvelle catégorie « Communications », conçue pour vous permettre de comprendre comment les gens communiquent et partagent. Nous intégrons également les composants Technology Experience d’Endpoint Analytics et Network Connectivity pour vous aider à comprendre comment la technologie de votre environnement affecte la productivité et l’expérience de l’utilisateur final »
« Le productivity score consiste à trouver de nouveaux modes de travail, afin d’offrir au personnel des expériences positives en matière de collaboration et de technologie », assure de son côté Jared Spataro, corporate vice-president Microsoft 365 sur son blog. Pourtant sur la vidéo promotionnelle du produit où une liste de personnes parfaitement identifiables apparaît, le même Jared Spataro explique que dans ce cas précis cela permet aux entreprises de trouver qui étaient les « meilleurs communicants dans toutes les activités au cours des quatre dernières semaines ».
« Pour être clair, le score de productivité n’est pas conçu comme un outil pour surveiller le rendement du travail et les activités des employés », insiste Anthony Smith. « En fait, nous nous protégeons contre ce type d’utilisation en ne fournissant pas d’informations spécifiques sur les actions individualisées, et en analysant uniquement les données au niveau de l’utilisateur agrégées sur une période de 28 jours, de sorte que vous ne pouvez pas voir sur quoi un employé spécifique travaille à un temps donné. » Il ajoute que le score de productivité a été conçu pour aider à comprendre comment les gens utilisent les outils de productivité et dans quelle mesure la technologie sous-jacente les soutient dans ce domaine.
« Le système surveille clairement les activités des employés. Et ils l’appellent » Productivity Score « , ce qui est peut-être trompeur, mais incitera les gestionnaires à l’utiliser d’une manière que les gestionnaires utilisent généralement des outils pour mesurer la « productivité », répond Wolfie Christl. Les craintes de ce dernier ne se limitent pas au tableau de bord du score de productivité lui-même. Il s’intéresse également à Microsoft Graph et notamment à L’ API People, qui selon lui est un point de départ pratique pour accéder à toutes sortes de données concernant les salariés.
Reste à voir si tout cela est bien compatible avec le RGPD.