Les partenaires saluent la décision de VMware de revenir à un modèle de licence basé sur la CPU pour son hyperviseur. Mais beaucoup y voient un aveu de faiblesse de sa part face à Microsoft.


Les partenaires français de VMware sont unanimes : ils ne regretteront en aucune façon son modèle de licence à la vRam instauré en juillet 2011. Alors que s’ouvre ce 26 août la VMworld 2012 à San Francisco, VMware devrait en effet confirmer son abandon au profit de l’ancien modèle, à la CPU. Les partenaires la jugent « trop complexe », « pas flexible », « difficile à vendre » et surtout coupable de n’avoir « pas produit les résultats commerciaux escomptés ». Principale raison de cet échec : elle a pour défaut de faire exploser les coûts de licence des clients.

Du coup, ce qui avait été présenté par VMware à l’époque comme une opportunité de doper les revenus des partenaires (et surtout les siens) s’est avéré avoir l’effet inverse : « Les clients ont eu tendance à geler leurs projets de renouvellement », explique un partenaire. Pas fous, beaucoup de clients en ont profité pour évaluer plus en profondeur la concurrence. Et certains l’ont même adoptée « sur des environnements ciblés ». Au passage, VMware a perdu quelques parts de marché, notamment sur les PME, estime un partenaire qui opère sur ce segment.

En revenant à une tarification à la CPU, VMware en a vraisemblablement tiré les conséquences. L’éditeur aura préféré faire un pas en arrière, plutôt que de risquer à terme de perdre ses grands clients historiques. Pour l’instant, ceux-ci ont temporisé, ne pouvant pas remettre en question leur base installée du jour au lendemain. Mais, à terme, ils auraient pu faire le grand saut.

D’autant qu’avec la v.3 d’Hyper-V, disponible depuis la semaine dernière, Microsoft se hisse de l’avis général, quasiment au niveau de son concurrent mais avec une tarification jusqu’à deux fois plus attractive. Une nouvelle donne, qui fait dire à plusieurs partenaires que c’est en réalité Hyper-V v.3 qui a contraint VMware à revenir sur sa politique de licence plutôt que l’hostilité affichée de ses clients.

En toute logique, les prix devraient rapidement s’assagir. Mais, pour les partenaires, la marge perdue devrait être largement compensée par le retour des clients et des projets. Du reste, beaucoup l’ont déjà compris, les revenus licences sont appelés à s’effriter, voire à disparaître complètement. Du moins sur les hyperviseurs car ceux-ci n’échappent pas à la banalisation.

« Je pense qu’à terme, VMware finira par renoncer à licencier son hyperviseur car la plus-value se déplace de plus en plus sur les services connexes (supervision, pilotage, automatisation, plans de reprise, etc.) », analyse un partenaire. Une évolution anticipée Microsoft, qui fournit déjà gratuitement sa solution de virtualisation avec son OS, et qui mise sur sa solution de supervision Operation manager et son environnement de gestion Virtual Machine mManager, pour imposer sa plate-forme. Et autant sur les hyperviseur, la supprématie de VMware est incontestée, autant le jeu reste ouvert sur les services connexes.