Microsoft est-il en train de revenir dans la course des hyperviseurs ? Oui répondent un certain nombre de partenaires qui misent désormais sur la version 3.0 d’Hyper-V pour se lancer à la conquête de la base installée VMware ?


Pour la première fois, Hyper-V semble en position de s’imposer comme un concurrent sérieux de l’hyperviseur de VMware. C’est en tout cas ce que nous ont laissé entendre un certain nombre d’intégrateurs au cours des dernières semaines. « Tous nos clients grands comptes pro-VMware ont des POC Hyper-V en cours », remarque Maxence Censier, DG du groupe Nelite, une société de conseil et d’intégration spécialisée il est vrai sur les technologies Microsoft.

Un regain d’intérêt perceptible selon lui depuis que Microsoft a annoncé fin 2011 qu’une version 3.0 d’Hyper-V serait mise sur le marché en même temps que Windows Server 8 au cours du deuxième semestre 2012. Au-delà du facteur psychologique – l’adage voulant qu’un produit Microsoft ne devienne réellement crédible qu’au jour de sa disponibilité en v.3 – plusieurs facteurs incitent les clients à reconsidérer la technologie Microsoft.

Premier facteur d’explication : le coût des licences. Les clients cherchent des postes d’économies et Hyper-V a l’avantage d’être fourni avec Windows Server. Pourquoi dans ces conditions prendre en plus une licence VMware ? Une question qui se pose avec d’autant plus d’insistance que la politique commerciale de VMware génère de plus en plus de frustration chez les clients. « Dans les projets de consolidation de serveurs, le coût des liences VMware dépasse souvent le budget du matériel », déplore un partenaire.

Le nouveau licencing à la capacité de la mémoire plutôt qu’au nombre de CPU n’a rien arrangé. La plupart des partenaires s’accordent à dire que cela à contribué à renchérir des projets déjà onéreux. Et d’une manière générale, les partenaires jugent au mieux que VMware manque de souplesse et au pire qu’il fait preuve d’arrogance.

Microsoft n’a pas manqué de s’engouffrer dans la brèche en proposant des prix systématiquement inférieurs sur les différents composants de System Center, sa suite de produits de management informatique, comprennant notamment la supervision et l’orchestration. Microsoft revendique des prix 20% à 50% moins élevés que ceux pratiqués par VMware. Selon Sébastien Butreau, practice manager virtualisation de Nelite, la suite de composants vSphere est ainsi quatre fois plus onéreuse en prix public que son équivalent de la gamme System Center (Virtual Machine Manager + Operations Manager). Et Microsoft serait capable de faire beaucoup d’efforts sur les tarifs en fonction des contrats et des situations.

Mais c’est surtout la prochaine version d’Hyper-V qui pourrait changer la donne. « Un produit intéressant qu’on attend avec beaucoup d’impatience », déclare Ronan Dacquay, directeur marketing d’Antemeta. Une version qui amènera un certain nombre de nouvelles fonctionnalités très attendues par le marché : notamment la réplication native, qui permettra de proposer des services de reprise d’activité à moindre coût ; la plus grande capacité de gestion mémoire et CPU ; la migration de stockage à chaud ; l’utilisation de VM sur partage de fichiers SMB…

Bien-sûr tout le monde ne partage pas cet enthousiasme. C’est le cas de Cyril Morin, président délégué de l’intégrateur réseaux et systèmes Novalink, qui ne constate pas d’augmentation de la demande pour Hyper-V. Mais il reconnaît que ses interlocuteurs commerciaux chez Microsoft sont désormais plus affutés sur le sujet de la virtualisation et qu’ils poussent désormais activement les offres.

Ainsi, Nicolas Petit, directeur de la division Marketing et Operations de Microsoft, expliquait récemment au Journal du Net, qu’un quart des infrastructures virtualisées en France l’étaient désormais via les technologies Microsoft. Il estimait également que 60% des DSI admettaient actuellement vouloir changer d’hyperviseur. Ce qui l’amenait à se dire convaincu que Hyper-V serait le leader du marché à l’horizon 2014.