Worth & Company, un spécialiste de la construction et la réparation de composants mécaniques pour l’industrie de Pennsylvanie, poursuit Oracle devant un tribunal fédéral à San Francisco pour manquement à ses obligations contractuelles et tromperie sur la pertinence de ses logiciels ERP dévoie The Register.

« Malgré les affirmations d’Oracle selon lesquelles son système logiciel intégré, ses services i-cloud (sic) et son système de support technique étaient des produits opérationnels tout à fait capables de répondre aux besoins de Worth, Oracle n’a pas réussi à fournir un système logiciel adapté et utilisable collectivement. Worth a payé plus de 4,5 millions de dollars pour l’achat et la mise en oeuvre d’un produit Oracle ERP qui finalement ne fonctionne pas », peut-on lire dans la plainte mise en ligne par nos confrères.

Tout a commencé en février 2015 lorsqu’après plusieurs mois de recherche, Worth & Company a fait appel à EDREi Solutions, un intégrateur texan pour implémenter la solution E-Business Suite et les services cloud d’Oracle. La date de mise en service était prévue à l’automne. Après la découverte de plusieurs problèmes, la mise en exploitation fut reportée au mois de février 2016, date à laquelle Oracle réclama 260.0000 dollars pour de la formation et un contrat de support d’une durée de trois ans. Après des corrections, de nombreux tests et même une migration de données sans succès une nouvelle date de mise en service fut fixée au mois de février 2017.

Au mois de mars 2017, le système n’étant toujours pas opérationnel, le CEO de Worth & Company a envoyé à Oracle une lettre constatant l’échec de l’éditeur à fournir un système compatible avec les besoins de l’entreprise et mis fin aux services d’EDREi. En avril, la tâche fut confiée à un autre intégrateur, Monument Data Solutions qui passa le reste de l’année et une partie de 2018 à tenter de rendre le système opérationnel. Malgré quelques progrès Worth & Company à dû se résoudre à abandonner le projet et à choisir un autre fournisseur de solutions ERP.

L’entreprise réclame aujourd’hui des dommages et intérêts, le remboursement des sommes versées, des frais de procédure et d’avocats.

Interrogé par nos confrères, Oracle a refusé de commenter l’affaire.

Il ne s’agit pas du seul problème judiciaire auquel est confronté la société. La semaine dernière, deux investisseurs d’Oracle ont engagé des poursuites contre ce dernier, l’accusant d’avoir trompé les actionnaires sur la santé et le potentiel réel de son activité cloud.

Selon la plainte, la firme de Redwood Shores a eu recours à des méthodes peu scrupuleuses, notamment en menaçant les clients existants de procéder à des audits de licences et en diminuant le support des applications sur site, afin d’orienter les clients vers le cloud. « Oracle a dû s’appuyer sur ces pratiques coercitives étant donné que son offre basée sur le cloud est un « produit minimaliste à peine viable » et non « une pile d’applications complète et totalement intégrée » », indique le document en s’appuyant sur une évaluation de Gartner.