STS Group affiche une perte monumentale pour son premier semestre, équivalant à 44% de son CA. Le redressement de Risc s’avère plus laborieux que prévu et son réseau de plates-formes de confiance numérique peine à démarrer.


Le spécialiste de la confiance numérique se fait de grosses frayeurs. Il vient de publier une perte de 16,9 M€ pour un chiffre d’affaires de 38,3 M€ sur son premier semestre clos le 30 juin. Un résultat qui consolide les comptes de Risc Group et de son réseau mondial de 36 plates-formes de confiance numérique dont il est actionnaire à hauteur de 40% en moyenne.

L’essentiel de ces pertes (11,5 M€) correspond à des dépréciations pour survaleur liées à ce réseau mondial de plates-formes. Des pertes donc purement comptables qui n’affectent pas la trésorerie. C’est également ce réseau qui est à l’origine de l’autre gros poste de pertes : STS lui affecte en effet un résultat d’exploitation négatif de -5,1 M€ qui correspond à la valeur des licences que l’éditeur lui a apporté en dotation sur la période (valeur calculée au prorata du montant total facturé à hauteur de son pourcentage de détention). Mais là encore les conséquences sont à priori indolores sur la trésorerie.

En revanche, Risc Group pèse bel et bien sur les comptes suite à la décision du groupe de comptabiliser désormais le chiffre d’affaires au fur et à mesure de l’exécution des contrats. Une décision qui ne s’applique encore que partiellement mais qui a pesé négativement de 3 M€ sur le résultat d’exploitation de la société. Additionné au fait que l’activité a été en-deçà des objectifs sur la période, Risc a affiché une perte d’exploitation de 1,8 M€ (ramenée à -828.000 € en résultat net après amortissement des survaleurs).

Au final donc, STS affiche un résultat d’exploitation consolidé négatif de 6 M€ (malgré un résultat positif de 1 M€ sur l’activité édition de logiciels). La trésorerie s’est nettement détériorée, passant de 13,2 M€ (avec une dette financière de 34,8 M€) au 31 décembre 2010 à 6,4 M€ (pour une dette ramenée à 31,8 M€) au 30 juin 2011. Le groupe a cependant la possibilité de vendre des blocs de contrats clients Risc Group pour reconstituer sa trésorerie et poursuivre son désendettement (ce qu’il a apparemment fait après le 30 juin).

Le groupe ne cache pas que les résultats annuels seront impactés alors qu’il prévoyait initialement un bénéfice de l’ordre de 4 M€ sur l’exercice. En revanche difficile de dire dans quelle proportion les résultats annuels seront affectés, le groupe ne dévoilant aucune prévision chiffrée dans son communiqué financier et n’ayant pas donné suite à notre demande de précisions au moment où nous écrivons.

On peut néanmoins penser que les comptes devraient continuer à se dégrader au second semestre pour les mêmes raisons qu’au premier : notamment à cause du démarrage plus lent que prévu des facturations des plates-formes de confiance numérique et de la mutation du modèle économique de Risc Group. Une dégradation qui pourrait nécessiter à terme une recapitalisation.