La semaine pour l’action sur l’IA commence sur les chapeaux de roue pour la licorne française Mistral AI, qui profite habilement de l’événement et de l’attention médiatique mondiale pour multiplier les annonces stratégiques.

A la veille de l’ouverture du sommet, la société a annoncé la construction de son premier centre de données dédié à l’intelligence artificielle, qui sera installé sur le plateau de Saclay en Essonne et mobilisera plusieurs milliards d’euros d’investissements.

Mistral AI a aussi franchi une étape importante en déclinant son assistant Le Chat, rival de ChatGPT, Gemini ou Copilot, en application mobile. Lancé le 6 février en versions IOS et Android, l’assistant impressionne par sa vitesse de réponse (avec 1100 tokens par seconde) et débute la semaine en tête des chatbots les plus téléchargés sur l’App Store.

L’application est déclinée en versions gratuite, Pro (14,99€/mois), Team (24,99€/mois) et Enterprise, permettant de la rendre accessible au plus grand nombre et de satisfaire un maximum de besoins. Free se positionne en partenaire stratégique et donne un sérieux coup de pouce à la startup pour ce lancement, en proposant à ses plus de 15M d’abonnés mobiles d’activer gratuitement le Chat Pro pendant un an.

La semaine dernière, Mistral AI avait déjà annoncé des partenariats avec les groupes industriels Veolia et Stellantis, qui utiliseront ses modèles pour développer leurs applications d’IA.

Lundi, la liste c’est encore allongée avec Helsing, une entreprise européenne spécialisée dans l’intelligence artificielle de défense. Cisco a pour sa part élargi son partenariat existant pour accélérer le développement de ses agents d’IA autour de sa plateforme d’expérience client Cisco Customer Experience (CX).

Comme l’a souligné sur le plateau de BFM, Nicolas Dufourcq, le directeur général de Bpifrance, ces partenariats sont cruciaux pour permettre à la startup de dégager des revenus et d’asseoir sa position.

« Mistral est la chance européenne, il n’y en a qu’une, d’avoir un LLM », a-t-il déclaré. « Le sujet n’est pas la levée de fonds, ils peuvent lever 2 ou 3 milliards en un claquement de doigts. Le sujet, c’est le revenu, ils doivent faire 500 millions de revenus en 2025. »