Moins d’un an après le lancement de son offre de services de workflow, RunMyProcess flirte déjà avec les plus grands noms de l’édition informatique. Rencontre avec Matthieu Hug, PDG de la société.

Jeune éditeur d’une solution de workflow, RunMyProcess vient de signer un partenariat avec Google pour migrer les clients Notes vers son système de messagerie Apps. Plus qu’une prouesse technologique, ce partenariat est surtout symptomatique d’un changement de mentalité profond.


Channelnews : Comment avez-vous pu rencontrer et signer avec un géant comme Google ?


Matthieu Hug : Notre plateforme est commercialisée depuis novembre 2008. Le mois suivant, nous étions déjà en contact avec Google à propos d’un client qui souhaitait migrer sa messagerie Notes vers Google Apps. Très vite, Google s’est intéressé à notre technologie, pour le complément qu’elle apportait à sa suite professionnelle.

Qu’apporte votre technologie à Google Apps ?

Mathieu Hug : RunMyProcess ajoute le workflow, le BPM (Business Process Management), les outils métiers et le reporting temps réel à la suite Google Apps. Notre solution permet aussi de migrer simplement un workflow de Notes, SAP ou autres. Une fois en place, il en coûte 3 fois moins cher à l’utilisateur.

Où est l’innovation, qu’est-ce qui vous distingue ?


Matthieu Hug : tous les composants de notre plateforme sont intégrés entre eux et nous proposons déjà plus de 1.000 connecteurs. Il est très facile pour un utilisateur de migrer de son workflow initial vers notre solution. Nous proposons de nouvelles versions tous les 2 à 3 mois.


Les termes du partenariat Google vous laissent-ils encore de l’indépendance ?


Matthieu Hug : Google ne nous considère pas comme une proie potentielle mais comme un partenaire à part entière. C’est sans doute ce qui a fait le succès de l’entreprise, qui a créé un véritable écosystème autour d’elle en laissant aux autres éditeurs le droit d’exister. Ainsi notre solution est disponible sur la plateforme de Google à notre marque et non en marque blanche, nous conservons notre identité et percevons la totalité des revenus de chaque vente. Google considère notre brique comme un complément de sa propre solution.

Vous ciblez en premier les clients de Notes. C’est un gros concurrent en face de vous…


Matthieu Hug : EMI, major de la vente de musique sous forme de CD, est aujourd’hui dépassé par Apple, qui vend la musique en ligne. Le changement de paradigme n’est pas seulement chez les fournisseurs, il l’est aussi chez les clients. Les modes de consommation changent totalement. Il faut à présent vendre en ligne, pas cher, actualiser très régulièrement, maintenir les services en permanence, soigner l’esthétique, quel que soit le client, quel que soit le lieu. Cela, les grands éditeurs ne savent pas le faire. Leur culture du client est dépassée, et la transformation des mentalités est toujours vécue douloureusement. Apple l’a bien compris, pas EMI. En sera-t-il de même pour Google et Notes?

 

Quels sont vos objectifs ?


Matthieu Hug : Les clients de Notes représentent 150 millions d’utilisateurs, et beaucoup d’entreprises se posent la question du renouvellement d’une solution vieillotte. Nous ne pouvons pas donner de prévisions objectives, mais depuis la signature du partenariat, nous avons déjà trois fois plus de clients.