Le géant japonais de l’IT a surpris en annonçant le rachat de la start-up française spécialisée dans la gestion des processus métiers dans le Cloud. Une transaction à 16 M€ qui consacre la pertinence de sa technologie hybride.

Le géant japonais Fujitsu rachète le petit poucet français RunMyProcess pour en faire l’un des fers de lance de sa stratégie Cloud. La nouvelle a surpris tant le contraste entre les deux sociétés est saisissant . D’un côté, un groupe international de 177.000 salariés réalisant plus de 55 milliards de dollars de chiffre d’affaires. De l’autre, une startup d’une quinzaine de personnes, quasiment inconnue, venant tout juste d’atteindre le million d’euros de chiffre d’affaires. Mais c’est surtout le prix de la transaction qui surprend : 16 millions d’euros, d’après le Nikkei cité par les Echos.

Qu’est ce qui a suscité à ce point l’intérêt du géant japonais pour le conduire à racheter 100% du capital de RunMyProcess ? « Notre technologie cloud native et notre capacité à travailler dans le monde entier à grande échelle », répond d’emblée Matthieu Hug, son président et cofondateur. La startup revendique en effet plus de 400.000 processus métiers opérés sur sa plate-forme chaque mois pour 320 clients répartis dans 42 pays.

RunMyProcess fournit une palette d’outils de gestion des processus d’entreprise qui permettent de créer facilement (sous forme graphique) des applications et surtout d’intégrer les applications Cloud avec celles tournant en local, notamment les ERP. Constituée de centaines de connecteurs et de composants réutilisables, cette plate-forme dite iPaaS permet de gagner du temps dans le développement et surtout la gestion du cycle de vie des applications.

La société revendique une cinquantaine d’intégrateurs dans le monde, dont une demi-douzaine en France, parmi lesquels Revevol, gPartner, Cirruseo (tous issus de l’écosystème Google, dont RunMyProcess est un proche partenaire via l’Alliance Google Apps). En revanche, s’il compte de nombreux partenaires infrastructures, Fujitsu n’est pas connu pour sa proximité avec les éditeurs (à l’exception de SAP), contrairement à un compétiteur tel qu’IBM.

Décidé dès novembre dernier à l’issue d’un processus de sélection de plusieurs mois ayant mis en compétition une vingtaine de sociétés, le rachat est effectif. La start-up est rattachée au Global Software Center, la division Cloud de la multinationale, mais reste autonome opérationnellement et continue d’être pilotée par ses actuels dirigeants.

Fujitsu, qui a l’ambition de s’imposer parmi les leaders du Cloud, souhaite faire de RunMyProcess l’un des acteurs de référence mondial dans le domaine des plates-formes Cloud face aux Salesforce et autres CloudFoundry. Le groupe espérerait multiplier par dix ses revenus en trois ans. Pour faire fructifier son acquisition, Fujitsu s’apprête à ouvrir un bureau de développement commercial d’une dizaine de personnes dans la Silicon Valley qui se consacrera exlusivement à la diffusion de la technologie RunMyProcess sur le continent américain. Et son centre de compétence indien va constituer une équipe chargée de la réalisation des projets pour ses clients internationaux.