Le syndicat défend en ce moment même un accord de départ des salariés en cas de fermeture de l’usine. Cette éventualité fait suite au désengagement par la direction américaine de toutes les activités ASICs dans le monde.
Depuis quelques jours, l’inquiétude est à son paroxisme au sein de la cellule CFDT de l’usine du Rousset (13) du constructeur de semi-conducteurs Amel. Selon le syndicat, 800 postes sur les 1250 que compte le site seraient menacés dans le cadre du projet de cession de l’activité ASICs qu’a récemment annoncé la direction. Une crainte infondée selon la direction qui confirme bien être à la recherche d’un repreneur mais assure qu’il n’y aura pas de licenciements, que la cession se fasse ou non.
La direction se veut confiante
« Les récents plans de licenciements chez Atmel [qui se traduits par le départ de 160 personnes en décembre dernier], la crise économique mondiale, les difficultés qui pèsent sur l’ensemble de la filière, ont conduit à une mauvaise interprétation du projet de cession, assure Caroline Marchetti, chargée des relations presse. Au pire, si la direction ne parvient pas à trouver d’acheteur, l’usine ne sera pas vendue et poursuivra son activité ». La direction se dit confiante dans la solidité de son activité qui a réalisé un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros sans perte l’an passé.
Mais les syndicats n’en démordent pas. Ils anticipent de lourdes conséquences sur l’emploi. « Cette fois-ci, ce ne seront pas des départs volontaires mais des licenciements secs », pronostique Jean-Yves Guerrini, responsable de la cellule CFDT du Rousset. Le syndicaliste ne croit pas en la survie de l’entreprise. Pour lui, la recherche d’un acheteur par la direction conduira inévitablement à la perte des emplois liés à l’activité ASICs, d’autant que la crise économique s’annonce longue et difficile.
Un plan social négocié par anticipation
Du coup, la cellule CFDT va demander au cours d’une réunion imminente que soient fixées les conditions d’un éventuel plan de social, au cas où les choses tourneraient mal. Jean-Yves Guerrini, veut défendre une prime de 46.000 euros par salarié, plus 2 mois de salaires par année d’ancienneté et 1 an en cellule de reclassement. Des conditions qui représentent le double de ce que les 160 personnes du précédent départ ont obtenu. La direction, elle, n’envisagerait pas une augmentation supérieure à 15%. Encore en repos suite à une période de chômage partiel, les salariés s’attendent à une reprise du travail mouvementée.