L’éditeur open source a entamé aux États-Unis une réorganisation de son réseau. Nous en avons profité pour faire le point sur la situation dans l’Hexagone avec François Lucatelli, responsable channel France.

 

Channelnews : Aux États-Unis Red Hat réorganise son réseau et ajoute à ses niveaux Advanced et Ready un étage supplémentaire baptisé Premier Business Partner. Qu’en est-il de la France ?

 

François Lucatelli : Ce niveau existe déjà depuis un petit moment en Europe avec quelques différences toutefois. Aux États-Unis les Premier Business Partners bénéficieront tous de la même remise. C’est quelque chose que nous n’appliquons pas en Europe où on n’annonce d’ailleurs pas le taux des remises, où nous respectons la libre concurrence. Si tout le monde bénéficie des mêmes conditions, il y a des partenaires qui risquent de perdre des affaires.

Combien y-a-t-il de partenaires Premier en France.

François Lucatelli : Actuellement nous n’en avons aucun. Mais nous travaillons avec quelques partenaires qui songent à devenir Premier. Cela se concrétisera dans les mois qui suivent et fera l’objet d’une annonce. Pour atteindre ce niveau technique il faut que nos revendeurs adhèrent à nos objectifs. Cela ne sert à rien d’avoir 50 ou 500 partenaires Ready, Advanced ou Premium. Ce n’est pas le chiffre qui compte. L’important est que le partenaire sait pourquoi il est Premium et les autres ne le sont pas. Il faut s’assurer que ce qu’il fait, il le fait avec Red Hat. On peut dire que nos partenaires se sélectionnent eux-mêmes en fonction de leur stratégie et de leurs investissements.


Dans ce cas, combien comptez-vous de revendeurs dans l’Hexagone ?

François Lucatelli : Aujourd’hui nous avons à peu-près 250 partenaires qui achètent des souscriptions Red Hat pour les intégrer ou les revendre. Parmi ceux-ci nous comptons 5 Advanced Partners. Nous devrions en avoir une quinzaine d’ici la fin de l’année et 1 ou 2 Premier Partners d’ici début 2010.

Toujours outre-Atlantique, Red Hat va mettre en place des nouveaux programmes de spécialisation portant notamment sur la virtualisation. Ce programme va-t-il se décliner en France ?

François Lucatelli : La virtualisation est un sujet d’actualité. Nous avons d’ailleurs fait plusieurs annonces à ce propos au mois de février qui devraient se concrétiser avec l’arrivée de l’update 5.4. Cela concerne l’hyperviseur KVM et des outils d’administration qui faciliteront le management des machines virtuelles et la migration à chaud aussi bien des serveurs que des desktops. L’EDI pour postes clients annoncée en février devrait également arriver avec la 5.4. Ceci dit je ne connaît pas encore précisément la date de disponibilité de cette version. Je peux toutefois vous dire que c’est prévu pour cet automne. Une version bêta est testée depuis le mois de juillet chez 3 partenaires qui sont Proservia, Ovesys (groupe Overlap) et Uperto, la division Open Source de Devoteam.

Vous envisagez paraît-il un Tour de France pour présenter la 5.4 à vos clients ?

François Lucatelli : Il se fera dans la foulée. Il sera plus focalisé sur les clients que sur les partenaires. Nous avons prévu des étapes à Lyon, à Nantes, à Lille, dans la région d’Aix-Marseille-Sophia et à Strasbourg. Il ne sera pas exclusivement orienté sur la virtualisation puisqu’on y parlera aussi de java, de JBoss, des infrastructures et de l’entreprise middleware. Les partenaires qui y participeront ne seront pas exclusivement de la région, le choix s’opérant en fonction de leur spécialisation. Un même partenaire pourra d’ailleurs participer à plusieurs étapes. Cela permettra de transmettre aux clients nos messages sur les 2 sujets qui nous tiennent à cœur : l’infrastructure et le middleware.

Tout autre chose à présent. Quel impact à la crise sur votre activité ?

François Lucatelli : Nos partenaires profitent de cette période pour se recentrer, pour présenter à leurs clients des alternatives open source aux projets laissés en standby par la crise. Pour Red Hat, il s’agit d’une opportunité pour travailler plus près de nos partenaires et de voir comment nous pouvons ensemble permettre à nos clients de continuer à déployer leurs projets avec des technologies moins chères.

Je suis chez Red Hat depuis 8 ans. J’ai donc vécu la période difficile 2001-2002. J’ai constaté qu’en fin de crise nous avons sérieusement rebondi. Et cela alors que l’open source n’était pas aussi implanté qu’aujourd’hui où tout le monde en entend parler et est prêt à nous écouter parler de nos solutions.

Aujourd’hui quand on parle d’un OS libre on pense au noyau Linux alors qu’on peut faire beaucoup plus de choses avec Red Hat.