Pour David Trainer, CEO du cabinet d’analyse financière New Constructs, par ailleurs contributeur de Forbes, la rachat du spécialiste de l’e-commerce Damandware par Salesforce pour 2,85 milliards de dollars est une grave erreur. « C’est un transfert de richesse inacceptable du spécialiste du CRM vers les actionnaires de Demandware. Comme je l’ai noté dans des précédents rapports, Demandware est loin d’être profitable et Salesforce ne se porte pas beaucoup mieux », écrit-il dans le quotidien économique. Il estime le prix payé nettement exagéré. « Mes modèles démontrent qu’au delà de deux milliards de dollars c’est trop payé, c’est une destruction de valeur directe pour les actionnaires de Salesforce. »  Il rappelle que si Demandware a vu son chiffre d’affaires grimper de 79 millions de dollars à 254 millions de dollars entre 2012 et 2015, la perte après taxe du spécialiste de l’e-commerce a fait le chemin inverse au cours de la période tombant, de -7 millions de dollars à -38 millions de dollars.

Pour les partenaires de Salesforce interrogés par CRN en revanche, l’opération, bien que comportant des risques, est nécessaire pour permettre de rivaliser avec Oracle, SAP et IBM qui tous ont une offre d’e-commerce. Le prix payé ne semble pas trop les inquiéter. Selon eux le succès de l’opération dépendra toutefois de la capacité qu’aura Salesforce à marier deux écosystèmes coûteux qui présentent des synergies naturelles mais qui ont également le potentiel d’échouer. Certains partenaires intégrateurs ou évoluant dans l’e-commerce B2C peinent en revanche à masquer leur inquiétude. « Les clients de Demandware sont plutôt des distributeurs B2C. C’est un bon moyen pour Salesforce de s’étendre à ce secteur », estime ainsi un partenaire qui a développé CloudCraze, une plateforme B2B pour Salesforce. « Se transformer en plateforme B2B nécessite certains changements d’architecture significatifs. Il serait plus logique d’intégrer CloudCraze que de transformer Demandware en solution B2B. »