Avec son nouveau plug-in qui permet aux utilisateurs de sa suite collaborative de se passer d’Exchange, Google souhaite convaincre les entreprises d’abandonner Microsoft. Avec quelles chances de succès ?
En offrant Google Apps Sync for Microsoft Outlook aux clients payants de sa suite collaborative, la firme de Montain View vise clairement à prendre des parts de marché à Microsoft. « Certains utilisateurs de Google Apps ont encore une certaine adhérence à Outlook. Nous pouvons aujourd’hui leur permettre de conserver cet interface grâce à un plug-in MAPI qui s’intercale entre Google APS qui se trouve quelque part dans un nuage et Outlook qui se trouve sur leur PC. Cela minimise les changements », commente Laurent Guiraud, Directeur Technique de Google Enterprise.
Pour Guillaume Plouin, directeur de l’innovation chez SQLI ( un des trois partenaires Google Apps en France, les deux autres étant Capgemini et Revevol) le nouveau plug-in facilitera très certainement la migration vers l’outil collaboratif. « Cela permet de faire coexister les deux environnements pendant la période de transition qui peut quelquefois durer 6 mois. Et cela contentera également les clients qui envisagent de pérenniser cette coexistence. De toute façon c’est un outil qui nous aide. Avant on pouvait déjà prendre des parts de marché à Exchange. Aujourd’hui c’est encore mieux. »
Le succès sera-t-il pour autant au rendez-vous pour Google ? Dans les entreprises deux grandes tendances se dessinent croit savoir Laurent Guiraud. « Les TPE adoptent facilement Google Apps, il leur suffit de créer un compte en quelques minutes et ça fonctionne. Il y a de l’autre des grands comptes comme Valéo qui migrent 32.000 utilisateurs. »
Guillaume Plouin, de son côté, fait un constat un peu différent. « Pour les TPE, Google Apps c’est l’évidence. Pour les grands comptes la question se pose rarement, sauf pour quelques applications spécifiques. Sinon le mode de consultation est le même pour tous et il passe souvent par Microsoft. Il y a enfin le middle market, les entreprises de 1.000 à 10.000 employés. Là la réflexion est forte. Toutefois, les entreprises ont du mal à se décider, elles attendent. »
La crise, qui entraîne une chasse aux coûts dans les directions informatiques, pourrait cependant faciliter la migration vers Google Apps, facturé en mode SaaS 50 euros par utilisateur et par an. Pour Laurent Guiraud, ce n’est pas uniquement un souci d’économie qui incite les entreprises à sauter le pas. « Pour les uns il s’agit en effet de réduire les coûts, pour les autres il s’agit de travailler différemment, de collaborer en temps réel. Plus besoin de faire de copier-coller de documents dans un mail. La gestion est plus efficace dans l’entreprise et hors de l’entreprise ».