La fin de la gratuité des Apps n’effraie pas les partenaires de Google qui croient plus que jamais à l’imminence d’un mouvement massif de migration des entreprises d’Office vers les Google Apps.


Amit Singh, vice président de Google, l’a récemment rappelé dans une interview à AllThingsD, il a de très fortes ambitions pour ses Apps en entreprise. Soulignant que lesdites Apps avaient fait beaucoup de progrès au cours des douze derniers mois en termes de fonctionnalités et de performance par rapport aux applications exécutées directement sur les postes de travail (notamment celles de Microsoft), Amit Singh a expliqué vouloir conquérir les 90% d’utilisateurs en entreprises qui n’ont pas besoin des fonctionnalités les plus avancées d’Office. Fort d’un écosystème qui serait passé de 3.000 à 6.000 partenaires en un an, il dit s’attendre à une adoption massive des Apps par les entreprises en 2013.

Google est tellement convaincu de la supériorité de son modèle qu’il s’est même payé le luxe de mettre fin le mois dernier à la gratuité des Apps pour les entreprises de moins de 10 utilisateurs, qui constituent pourtant l’essentiel des quelque 5 millions d’entreprises utilisatrices de ses applications. Une décision qui n’entame en rien l’optimisme insolent de ses partenaires. « Je ne connais pas de produit équivalent gratuit », pointe Christophe de Reynal, patron du Google Apps reseller Antiane.

Louis Nauges, pdg de Revevol, estime même que « Google Apps est aujourd’hui la seule véritable solution cloud [de sa catégorie] sur le marché des entreprises, hormis Zoho, très orienté TPE/PME ». Et d’enfoncer le clou : « la fin de la gratuite pour les entreprises de moins de dix personnes n’est pas un problème sérieux, le coût annuel de l’offre n’étant que de l’ordre de 50 € par an et par collaborateur, ce qui ne représente pas une dépense significative ». Surtout comparé à la vingtaine d’euros par mois demandée par Microsoft pour sa propre suite 365. Du reste, il constate que de plus en plus de grands clients invoquent les tarifs de Google pour exiger et obtenir de Microsoft des remises pouvant aller jusqu’à 70%.

Soulignant qu’il constate tous les jours une plus grande acceptation de ces solutions dans les entreprises de toute taille, dans tous les pays, le patron de Revevol n’hésite pas à pronostiquer un doublement du nombre d’utilisateurs de Google Apps en 2013. Une croissance certes élevée mais encore éloignée des objectifs affichés par Google à terme. D’ailleurs Christophe de Reynal en convient : le principal frein à l’adoption des Google Apps dans les entreprises est l’habitude : Outlook, Office… c’est comme une langue maternelle pour la plupart des utilisateurs.

Une inertie qui n’inquiète pas Louis Naugès, qui s’attend pour sa part à une explosion des migrations vers Google Apps à partir de 2014. Google Apps sera alors à 15-16% de parts de marché, le seuil fatidique de la fameuse courbe de Gauss au-delà duquel l’adoption s’envole. Pour le patron de Revevol, la seule inconnue qui demeure encore c’est si Google va s’arrêter à 30% ou monter à 70% de parts de marché.