C’est une décision extrêmement rare : la grande majorité des actionnaires de Proofpoint s’est opposée à la rémunération versée aux sept principaux dirigeants de la société au cours de l’exercice 2018. Ces actionnaires, représentant 81,7% des titres de la société ont voté contre l’attribution d’actions pour une valeur de plus de 93 millions de dollars – dont 63 millions de dollars destinés au seul président du conseil d’administration, Gary Steele – à trois dirigeants.

« Notre conseil d’administration a accordé à M. Steele des attributions supplémentaires en actions », a écrit Proofpoint dans un document déposé le 17 avril auprès de la US Securities and Exchange Commission (SEC). « En approuvant ces subventions, le conseil d’administration a tenu compte du rendement et de la croissance de l’entreprise en 2017, du mandat de Monsieur Steele au sein de l’organisation et des efforts de Monsieur Steele pour développer notre équipe de direction. » Nos collègues de CRN indiquent que la rémunération totale de 64,7 millions de dollars accordée l’an dernier à Gary Steel, est supérieure est à ce que touchent les principaux dirigeants IT (chiffres 2017), à l’exception du CEO de Google, Sundai Pichar.

Le prédécesseur de Gary Steele, Klaus Oestermann, a de son côté reçu à l’occasion de son départ l’an dernier des titres pour une valeur de 19,8 millions de dollars.

Proofpoint a également annoncé qu’il avait accepté en 2018 d’accorder 85.000 actions supplémentaires au CFO Paul Auvil afin de l’encourager ne pas quitter l’entreprise. Les actions attribuées au dirigeant s’élevaient à 10 millions de dollars pour une rémunération totale de 10,8 millions de dollars. Paul Auvil est le seul à détenir plus de 1% du capital.

Au cours de l’exercice 2018, l’éditeur de solutions de cybersécurité a généré un chiffre d’affaires de 198,5 millions de dollars, en croissance de 35% pour une perte nette GAAP de 21,2 millions de dollars, en progression de plus de 224%.