Nvidia n’a pas seulement repris la première place des entreprises les plus valorisées au monde. A la faveur d’une l’embellie sur les marchés boursiers américains, la star de l’IA est depuis mercredi la première dans l’histoire à pouvoir se prévaloir d’une capitalisation dépassant 4.000 milliards de dollars. Son action a progressé de 18% depuis le début de l’année et inscrit un nouveau record en séance à 164 dollars.
Cette performance permet à Nvidia de creuser l’écart avec Microsoft, second avec une capitalisation de 3.700 Md$ et Apple, troisième avec une capitalisation de 3.100 Md$. Apple avait été pourtant le premier groupe à franchir les 3.000 milliards en janvier 2022. Nvidia a comblé son retard à toute vitesse, dépassant les 2.000 milliards en février 2024 et les 3.000 milliards dès juin 2024. Sa valeur boursière a été multipliée par quinze au cours des cinq dernières années.
Un boom qui s’explique évidemment par la position ultra dominante acquise par Nvidia dans les GPU et infrastructures d’IA, à l’origine de l’explosion de ses résultats. Son chiffre d’affaires était de 26,9 Md$ en 2023, de 60,9 Md$ en 2024 et de 44,1 Md$ sur le seul premier trimestre de l’exercice 2025. Nvidia a également dissipé les doutes sur le second trimestre en prévoyant un chiffre d’affaires de 45 Md$, malgré un manque à gagner de 8 Md$ liées aux nouvelles restrictions d’exportation de puces en Chine.
La valorisation de Nvidia n’en est pas moins hors norme. Le titre se négocie environ 34 fois la valeur des bénéfices attendus, un ratio très élevé qui traduit la confiance des investisseurs dans les bénéfices futurs mais aussi une potentielle forte surévaluation de la valeur. D’autant que Nvidia va devoir faire face à la concurrence croissante des autres géants des semi-conducteurs et des hyperscalers qui produisent leurs propres puces, tout en étant pénalisé par les restrictions d’export sur le marché chinois.
Jensen Huang, le directeur général de Nvidia affiche lui une confiance absolue. Il a affirmé le mois dernier que le marché n’était « qu’au début d’un supercycle d’une décennie pour l’infrastructure de l’IA ». Certains analystes partagent le même optimisme, à l’instar de Daniel Ives chez Wedbush Securities, qui estime que « le marché haussier de la technologie est encore précoce et mené par la révolution de l’IA ». Selon lui, Nvidia comme Microsoft pourraient d’ici 18 mois ouvrir le club des entreprises avec une valorisation de plus de 5.000 milliards de dollars.