Le fait est suffisamment rare chez les géants de l’IT qu’il mérite d’être souligné. Lors de l’assemblée générale de Palo Alto Networks, une minorité d’actionnaires représentant à peine 14,6% du capital de la société a voté en faveur du plan de rémunération des dirigeants rapporte CRN. La grande majorité des possesseurs de titres (représentant 67,3% du capital) s’y est opposée. Environ 17,3% des actions étaient représentés par des intermédiaires qui n’avaient pas reçu d’instructions de vote des investisseurs, et n’étaient donc pas comptabilisées. Enfin, les abstentions ont représenté 0,8% du capital.  Ce vote n’est toutefois pas contraignant pour l’entreprise de Santa Clara.

Le plan accordé par le comité de rémunération de Palo Alto Networks prévoit des attributions d’actions pour une valeur de 40 millions de dollars au chef de produit Lee Klarich, de 30 millions de dollars au fondateur et directeur technique Nir Zuk, de 24,5 millions de dollars au président Amit Singh et de 10 millions de dollars à la directrice financière Kathleen Bonanno.

« Dans la mesure où il y a un vote important contre la rémunération de nos membres de la haute direction nous nous efforcerons de mieux comprendre les raisons qui ont influencé le vote et de tenir compte des préoccupations de nos actionnaires. Notre comité de rémunération évaluera si des mesures sont nécessaires pour régler ces questions », a indiqué la société dans un dossier déposé à la Securities and Exchange Commission américaine. Palo Alto Networks avait fait la même déclaration en octobre 2018 lorsque  les actionnaires s’étaient opposés au versement de plus de 125 millions de dollars de rémunération totale au nouveau CEO Nikesh Arora, qui n’avait passé que 39 jours ouvrables à son poste.

Le comité de rémunération a modifié son programme de rémunération des dirigeants en 2017 en y ajoutant des attributions d’actions basées sur la performance financière et opérationnelle de l’entreprise, la création de valeur pour les actionnaires, l’alignement sur les besoins du marché et l’atténuation des risques.

Selon le cabinet de conseil en rémunération des dirigeants Semler Brossy, à peine 2,7% des entreprises du Russel 3000 voient leur plan de rémunération rejeté par les actionnaires. Le Russel 3000 suit le rendement des 3.000 actions américaines les plus importantes cotées en bourse.

Selon le document déposé à la SEC, pour l’exercice 2019 la rémunération annuelle médiane des 7.013 salariés de l’entreprise, à l’exception de Nikesh Arora, était de 219.722 dollars. La rémunération annuelle totale de ce dernier représentait 109 fois ce chiffre, soit 23,9 millions de dollars.

Pour l’exercice 2019 clos le 31 juillet, le chiffre d’affaires de l’entreprise a bondi de 28% comparé à 2018 pour atteindre 2,90 milliards de dollars, la perte ramenée a quant à elle été ramenée à 81,9 millions de dollars (-33%).