Le mois dernier, le PDG et fondateur d’O2i, Jean-Thomas Olano, faisait connaître son opposition au rachat de sa société par Prologue. « Nos principaux actionnaires de référence sont contre cette opération. Il n’y a pas de

risque zéro mais je suis très confiant », expliquait-il à nos confrères.de Distributique, ajoutant qu’aucune synergie n’existe entre les deux sociétés.
Il se montrait par ailleurs confiant dans les capacités de rétablissement de sa société malgré trois exercices consécutifs dans le rouge.

Son optimisme est battu en brèche par son  » prédateur « . La SSII dirigée par Najah Naffah vient en effet de faire savoir dans un communiqué qu’elle déposait une offre publique d’échange auprès de l’AMF, à raison de trois actions Prologue pour deux actions O2i.

Cette offre devait initialement être déposée au mois de novembre. Ce dépôt avait été différé  » afin de pouvoir terminer des négociations avec certains actionnaires significatifs d’O2i, lesquelles n’avaient pas encore about « . Le communiqué actuel ne précise pas si celles-ci ont finalement abouti ou non. mais indique que Prologue n’a pas connaissance d’engagements pris par certains actionnaires d’O2i de ne pas apporter leurs actions, Il rappelle par ailleurs qu’il avait obtenu le 15 octobre des engagements d’apport de la part d’actionnaires détenant environ 16% du capital de la société.
Certains de ces engagements, représentant 10,16% du capital, ont récemment donné lieu à la signature en bonne et due forme d’un traité d’apport,  » indépendamment de la question de savoir si le seuil de caducité (…) serait atteint ou pas « .
Ces accords seront toutefois caduques en cas de dépôt d’un projet d’offre publique concurrente ou de surenchère.
Sans cela, et même en cas d’échec de l’OPE, Prologue devrait donc détenir au minimum 10% du capital de sa proie.

Une assemblée générale se tiendra le 17 janvier pour décider du principe d’une augmentation de capital destinée à rémunérer l’ensemble des apports dans le cadre de l’offre.


Pas de fusion, ni de risques pour l’emploi

Dans son communiqué, Prologue voit dans cette opération de nombreuses synergies. «  Le groupe O2i pourra ainsi notamment bénéficier rapidement des implantations internationales de Prologue pour se développer à faible coût sur de nouveaux territoires. Ses activités logicielles pourront également faire appel au savoir-faire innovant de Prologue dans le cloud. De son côté, Prologue pourra bénéficier de la taille significative d’O2i et de sa présence dans de très nombreux grands comptes pour donner une dynamique nouvelle à ses ventes en France. « 

La SSII affirme également qu’elle n’envisage pas de fusion des deux entreprises et que son offre ne devrait pas avoir d’impact sur l’emploi au sein d’O2i, mais qu’elle souhaite conserver le savoir-faire des équipes et du management.

O2i est organisé en 3 business nuits : O2i Software (édition et intégration de logiciels pour les métiers de la production graphique et digitale), O2i Services (chaîne de services spécialisé dans la mobilité et les solutions Apple pour la production multimédia) et O2i Print (distribution et maintenance de solutions d’impression), auxquelles s’ajoute M2i (35 centres de formation dans l’Hexagone) et O2i Store (distribution de logiciels et de matériels).

En 2013, le groupe O2i a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 42,9 millions d’euros pour un résultat d’exploitation négatif de 626.800 euros.? De son côté, Prologue a généré un chiffre d’affaires de 20,1 millions d’euros pour un bénéfice net part du groupe de 700.000 euros.