Prem Watsa, premier actionnaire de BlackBerry à travers son fonds Fairfax Financial Holding, a de la suite dans les idées. En août, alors qu’un comité spécial mis en place au sein du conseil d’administration envisageait l’hypothèse d’une vente du constructeur, le financier annonçait sa démission du conseil d’administration et faisait savoir qu’il n’envisageait pas de céder sa participation. Il affirmait alors bien haut que la société était sous-évaluée.

Deux semaines plus tard, des rumeurs circulaient outre-Atlantique, laissant entendre que le co-fondateur et ancien CEO de la société, Mike Lazaridis, par ailleurs ami personnel de Prem Watsa, envisageait avec ce dernier de reprendre la société. Une option apparemment abandonnée depuis puisqu’il y a quelques jours on apprenait que Mike Lazaridis avait approché les fonds Blackstone et Carlyle pour monter une offre commune.

Entretemps les mauvaises nouvelles tombaient pour le fabricant : ratage du lancement de BlackBerry Messenger sur Android et iOS pour cause de failles, et surtout, perte d’un milliard de dollars au second trimestre et taille drastique dans les effectifs sur fond de recentrage sur le marché professionnel. 

Ces dernières décisions étaient-elles imposées par Prem Watsa pour reprendre la société ? On ne le saura peut-être jamais. Quoi qu’il en soit, le financier s’engage aujourd’hui dans une lettre d’intention à racheter l’entreprise pour 4,7 milliards de dollars, soit 9 dollars par action et environ 3% de plus que le dernier cours. Une offre validée par le conseil d’administration de BlackBerry.

Prem Watsa, doit à présent trouver des institutions financières prêtes à l’épauler pour rassembler la somme nécessaire. Il serait actuellement en négociation avec Bank of America Merrill Lynch et BMO Capital Markets.

La vente – si elle se concrétise – débouchera sur un scénario  » à la Dell ». L’entreprise pourra alors se restructurer à l’abri de la bourse, ce qui ne la mettra sans doute pas à l’abri d’une vente par appartements.

En attendant le principal bénéficiaire de l’opération est le CEO de BlackBerry, Thorsten Heins, qui devrait toucher la prime de 55 millions de dollars promise par le conseil d’administration si l’Allemand parvenait à vendre la société. 

Le CEO ne sera toutefois pas à l’abri d’un licenciement. De nouvelles rumeurs évoquent d’ailleurs un possible retour au commandes de … Mike Lazaridis.

Ce dernier, actionnaire à hauteur de 5,7%, ne serait peut-être pas étranger au rachat.