SCC a annoncé fin octobre que Numergy devenait son partenaire de référence pour la fourniture d’infrastructures virtualisées et l’hébergement de ses offres Cloud. L’éclairage de Nicolas Alloncle, directeur de la BU Cloud de SCC.


Channelnews : Pourquoi avoir choisi Numergy comme partenaire Cloud ?

Nicolas Alloncle : Numergy est un acteur majeur dans le domaine du IaaS. On l’a choisi pour des raisons de localisation des données. SCC France ne souhaitait pas travailler avec les géants américains du secteur qui ne garantissent pas l’hébergement des données sur le territoire et qui ne permettent pas d’acheter autrement que sur catalogue, sans négociation possible. Qui plus est, avec la Caisse des Dépôts et Consignation à son capital, Numergy est un acteur d’avenir pour le secteur public. Or la commande publique constitue près de la moitié du chiffre d’affaires de SCC France. L’Etat ne va pas laisser partir le Cloud de l’Administration chez Google et consorts.

Avez-vous travaillé ou envisagé de travailler avec d’autres acteurs ?

Nicolas Alloncle : SCC avait démarré une collaboration avec le consortium SFR-HP mais n’a pas continué. On a aussi rencontré d’autres acteurs qui répondaient à notre cahier des charges. Mais il leur manquait cette dimension Cloud souverain.

Et Cloudwatt ?

Nicolas Alloncle : C’est aussi un acteur d’avenir pour le secteur public mais Cloudwatt n’a pas encore de plate-forme opérationnelle.

Pourquoi n’avoir pas développé une plate-forme Cloud en interne comme l’a fait votre maison mère britannique ?

Nicolas Alloncle : C’est une hypothèse qui a été envisagée sérieusement. SCC a même lancé un appel d’offre en ce sens il y a deux ans auquel ont répondu IBM, Dell, HP, Cisco. Mais on a finalement décidé de prendre le pied inverse de la Grande Bretagne et de rester dans notre rôle d’intégrateur. SCC travaille de la même manière dans le Cloud que dans les serveurs ou les réseaux, en sélectionnant les meilleures offres en fonction des besoins des clients, en les faisant fonctionner ensemble et en y ajoutant ses services.

En quoi consiste l’offre Cloud de SCC ?

Nicolas Alloncle : Elle est encore en cours de constitution. SCC n’a pas vocation à vendre de la machine virtuelle pour de la machine virtuelle mais a plutôt la volonté de vendre du logiciel sous forme de service. On propose de migrer les serveurs des clients dans le Cloud avec leurs applications et de les infogérer. Les clients y vont étape par étape. Ils commencent par les serveurs les moins critiques. Néanmoins, on devrait bientôt annoncer des offres plus génériques autour du partage et de la synchronisation de fichier.

Quels engagements de disponibilité êtes-vous en mesure de prendre vis-à-vis des clients et à qui incombe la responsabilité en cas de défaillance de la part de Numergy ?

Nicolas Alloncle : SCC travaille sur la base des engagements standards de Numergy. SCC utilise un contrat miroir qui prévoit un transfert de responsabilité vers l’opérateur Cloud le cas échéant. Si des clients veulent des niveaux de disponibilité ou de performance que Numergy n’est pas en mesure de fournir, nous avons d’autres partenaires capables de prendre ces engagements.

Bull, qui est actionnaire de Numergy, est aussi concurrent de SCC. Ne craignez-vous pas une distorsion de concurrence ?

Nicolas Alloncle : SCC et Bull ne sont pas concurrents sur cette partie. Seule une équipe sécurité de Bull intervient sur le Cloud Numergy. Du reste, nous avons l’assurance qu’il n’y a pas de différence de traitement entre bull et les autres. Numergy ne travaille qu’en indirect sauf sur les machines virtuelles vendues aux particuliers. Et un système d’enregistrement d’affaires a été mis en place pour gérer les éventuels conflits de canaux.