Red Hat a multiplié les annonces à l’occasion du Red Hat Summit 2016, ouvert aux clients et partenaires de l’éditeur, ainsi que du DevNation, destiné aux développeurs, qui se tenaient simultanément à San Francisco la semaine dernière. Le point avec Carine Braun-Heneault, directrice générale France de l’éditeur.
Les conteneurs ont été le sujet central de ce Summit. L’éditeur a notamment présenté OpenShift Container local, une déclinaison gratuite de son PaaS à destination des développeurs, leur permettant de créer des conteneurs en local. Red Hat a aussi présenté OpenShift Container Lab, dédié aux tests de conteneurs en préproduction ; OpenShift Container Platform, le nouveau nom de de sa plateforme de production OpenShift Enterprise, censée refleter son virage vers les conteneurs (et le poids pris par Docker et Kubernetes dans son architecture) ; et Gluster for Container, une évolution de sa solution de stockage capable de gérer le stockage persistant pour les conteneurs.
« Nous avons mis le turbo sur les conteneurs car nous pensons que cela va mettre plus de performances et d’évolutivité dans les systèmes d’information des clients, commente Carine Braun-Heneault. Cela va leur permettre d’avancer dans leur transformation numérique et gagner en compétitivité. » « Les conteneurs sont le point commun entre les microservices, le Cloud hybride et le DevOps, qui sont les nouveaux pilliers de l’informatique », explique en substance Paul Cormier, président des produits et technologies chez Red Hat, cité par notre confrère LeMagIT dans un article titré Red Hat veut être un chef d’orchestre des conteneurs, paru le 30 juin.
S’ils ont démontré leur supériorité sur les machines virtuelles sur le plan de l’administration ou de leur circulation d’une équipe à une autre, les conteneurs ont encore des progrès à accomplir, pour être « plus efficaces […], mieux s’adapter aux processus métier des entreprises […], mieux prendre en compte la sécurité, la disponibilité, les performances des applications […], bref pour être mieux préparés aux environnements de production », poursuit LeMagIT, citant cette fois Lars Herrmann, le directeur général des activités Integrated Solutions chez Red Hat.
Mais les conteneurs n’ont pas pour autant éclipsé le Cloud qui reste en tête des préoccupations de l’éditeur avec notamment les annonces de Red Hat Cloud Suite, qui permet de déployer le PaaS Red Hat sur son IaaS, ou de la v4.1 de sa plateforme de gestion de Cloud hybride Cloud Forms qui compte désormais Google Engine dans sa liste de fournisseurs Cloud supportés (au même titre qu’Azure ou AWS).
L’éditeur a également marqué les esprits avec l’onnonce de l’acquisition d’un spécialiste de la gestion d’API, 3Scale. Un rachat sur lequel Carine Braun-Heneault dit compter beaucoup pour asseoir le positionnement de la filiale française sur le marché de la transformation digitale. À cela s’est ajouté de nouvelles annonces dans le domaine des objets connectés – avec la participation au projet Kapua sous l’égide de la fondation Eclipse.
Cette pluie d’annonces témoigne de l’effervescence qui règne actuellement sur le marché de l’open source. Effervescence qui se traduit dans les résultats de l’éditeur qui vient d’enchainer deux trimestres à +17 et +18% de croissance de son chiffre d’affaires et de passer le cap des 2 milliards de dollars de revenus annuel. Une croissance qui profite à tout son écosystème et notamment à ses partenaires. Selon Carine Braun-Heneault, Red Hat réalise désormais 75% de son business en indirect. En toute logique, de nouveaux partenaires viennent taper à sa porte. Au cours des derniers mois, de belles sociétés telles qu’OVH, Linkbynet ou Devoteam sont venus grossir les rangs de ses partenaires certifiés.
De même, l’effectif s’étoffe rapidement. La filiale française est ainsi passée de 130 à près de 150 personnes en un an et elle devrait encore recruter 20 à 30 collaborateurs cette année. Au passage, l’équipe en charge des partenaires a doublé et l’entreprise s’est organisée par marchés verticaux – elle en distingue sept, dont le public, les transports et la logistique, l’industrie, la banque-assurance… « Nous sommes sur une dynamique réelle, note Carine Braun-Heneault. L’open source est devenu un mouvement de fond solide. La maturité de notre technologie fait que nous sommes devenus un partenaire stratégique et de confiance des clients ». Ce qui l’amène à conclure que la croissance devrait se poursuivre au même rythme sur les prochains trimestres.