Trois semaines après le Red Hat Forum Paris et trois jours après l’annonce du rachat par IBM, Carine Braun-Henault, directrice générale de la filiale française affiche sa sérénité quant à l’avenir de l’éditeur open source. Sa sérénité, elle la fonde d’abord sur la croissance de Red Hat qui, malgré un léger ralentissement lors du trimestre clos fin août, reste soutenue. « Sur plusieurs trimestres roulants, l’activité de Red Hat continue de progresser au rythme de 20% par an. Une performance d’autant plus remarquable que l’entreprise dépasse désormais les 3 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel et n’a cessé de croître depuis sa création il y a 25 ans », souligne la directrice générale.

En France, la croissance est conforme à celle du groupe selon Carine Braun-Henault. Ce que confirment les chiffres disponibles au registre du commerce : le chiffre d’affaires combiné de Red Hat France et eNovance (racheté en 2014) est ainsi passé de 40,9 M€ sur l’exercice clos fin février 2016 à 57 M€ fin février 2018, soit +40% en deux ans.

Dans le détail, cette croissance est tirée – et c’est un autre motif de satisfaction – par ses offres orientées applications et modernisation d’applications. Notamment son offre de plateforme sous forme de service OpenShift, son offre de cloud privé OpenStack et son offre d’automatisation Ansible. Des solutions qui ne représentent encore qu’un gros tiers du chiffre d’affaires global de Red Hat mais qui ont enregistré une croissance de 31% sur le dernier trimestre.

Une dynamique de croissance qui fait dire à Carine Braun-Henault que Red Hat est perçu par le marché comme une des acteurs les plus pertinents en matière de transformation numérique pour les entreprises avec « une offre qui combine modernisation de leurs infrastructures et de leurs applications et création de nouvelles applications pour les environnements cloud hybrides ». « Red Hat porte une des offres les plus riches du marché en la matière », ajoute-t-elle. D’où son nouveau positionnement « d’open hybrid cloud ». Un positionnement qui illustre le fait que les clients peuvent utiliser les mêmes technologies cloud Red Hat sur leur informatique interne que sur les infrastructures des principaux fournisseurs de services cloud mondiaux.

Autre source de sérénité pour Carine Braun-Henault : la foi dans le modèle open source. « Les clients se sentent en confiance avec Red Hat et ses partenaires. C’est lié précisémment à cette démarche ouverte, à un modèle organisationnel qui fait appel aux bonnes idées, qui fait circuler l’information de la base vers le sommet et qui est ouvert au changement.. ».

Cerise sur le gâteau : l’annonce du rachat par IBM pour un montant de 34 milliards de dollars. Carine Braun-Henault y voit la consécration du modèle de Red Hat, de son offre, de sa culture, de l’expertise de ses salariés, de sa réussite sur le marché… « IBM rachète Red Hat pour être plus fort sur le marché du Cloud et devenir le premier offreur de technologies autour du Cloud et du Cloud hybride. Il n’y a aucune raison de s’inquiéter pour l’avenir. Red Hat ne va pas changer de modèle. IBM a annoncé que l’entreprise resterait une division indépendante. Cette acquisition fait rentrer Red Hat dans la cour des grands et va lui donner des ressources, une couverture géographique, un niveau de discussion avec les clients et une capacité de déploiement que l’entreprise n’avait pas jusque-là ».

Aux partenaires qui s’inquiètent du devenir de Red Hat suite à cette opération et se demandent comment s’y préparer, Carine Braun-Henault leur donne un seul conseil : « continuez à investir sur Red Hat ».