On connait le goût des entreprises high tech américaines pour les tribunaux, devant lesquels elles traînent généralement leurs concurrents pour des affaires vraies ou supposées de violation de brevets. 

Il arrive pourtant que c’est une toute autre raison qui les amène devant la justice.

Les CEO d’Intel et d’Apple, Paul Otellini et Tim Cook, de même que le président du conseil d’administration de Google, Eric Schmidt, font ainsi l’objet d’une plainte en nom collectif (class action) déposée devant la justice de Californie par des salariés mécontents. Ces derniers reprochent aux trois entreprises de s’être entendues pour ne pas débaucher leurs collaborateurs respectifs, réduisant ainsi selon ces employés leur pouvoir de négociation salariale. Des listes de personnes à ne pas débaucher (« do not call ») auraient même été établies.

La justice se serait par ailleurs procuré des courriels envoyés par Steve Jobs à Eric Schmidt (alors CEO de Google) en 2007, demandant à ce dernier de ne plus débaucher de salariés de la firme à la pomme. Le patron d’Apple étant mort en 2011, la justice a cru bon de convoquer son remplaçant, estimant qu’à l’époque des faits, Tim Cook  alors directeur d’exploitation, avait été tenu au courant.

C’est la juge Lucy Koh, célèbre pour avoir présidé le procès opposant Apple à Samsung (débouchant sur une amende de plus d’un milliard de dollars infligée à ce dernier), qui est chargée du dossier.

D’autres entreprises comme Adobe ou Pixar ont également eu recours à ces pratiques.