Oracle a encore perdu une bataille contre Google. Depuis mai 2010, l’éditeur de Redwood réclame des royalties au géant de la recherche pour l’utilisation d’APIs de Java dans le développement d’Android. Google refuse, estimant que cette utilisation est permise dans le cadre d’un « usage équitable  » ou « fair use ». En 2012, la justice lui avait donné raison. En 2015, lors d’un jugement en appel le tribunal avait en revanche approuvé Oracle qui avait défendu l’idée que ces droits d’auteurs concernaient non seulement Java mais également les interfaces permettant de dialoguer avec d’autres codes. La justice s’était toutefois déclarée incapable de démontrer si oui ou non Google avait fait un usage équitable desdits interfaces et convoqué les deux protagonistes devant un juge afin de trouver un accord à l’amiable. Cette réunion ayant échoué, un nouveau procès avait eu lieu en mai dernier. Il s’était à nouveau terminé par la victoire de Google. D’où un nouvel appel d’Oracle. Cette fois, l’éditeur avait défendu l’idée que son adversaire avait dissimulé son projet de faire fonctionner Android sur les ordinateurs à travers Android App Runtime for Chrome (ARC) et non plus sur les seuls terminaux portables.

Passablement irrité, le juge William Alsup de la cour du district de San Francisco a rappelé que Google avait au contraire fourni de nombreux documents concernant le projet ARC et que si Oracle n’en avait pas fait mention c’était de sa propre responsabilité. Il a ajouté que le procès ne concernait que l’usage de Java dans les tablettes et portables. Il a d’ailleurs rappelé qu’en 2008, Sun avait donné libre accès à toutes les lignes de code Java à travers OpenJDK et qu’en 2015, Google s’était contenté d’user OpenJDK pour implémenter les APIs Java sur Nougat, la dernière version d’Android.

Reste à savoir si ce dernier jugement mettra un point final à l’affaire.