Larry Ellison vient de réaffirmer sa volonté de conserver les activités serveurs de Sun, y compris le design des processeurs Sparc. Il cite en exemple les réussites d’Apple et de Cisco.

 

Oracle se voit désormais comme un véritable constructeur. Telle est en substance la profession de foi formulée par Larry Ellison à Reuters dans un rapport trimestriel remis à la Security and Exchange Commission (SEC) américaine jeudi. Dans ce document, Larry Ellison déclare qu’il n’est pas question d’abandonner le business hardware hérité de Sun.

 

Au contraire ! Pour lui, cette activité est stratégique et peut même être génératrice de marges élevées. Et de citer l’exemple d’Apple et de Cisco dont les marges élevées s’expliqueraient par leur capacité à faire « fonctionner ensemble matériel et logiciel ». Une réalité qu’Oracle a du reste déjà pu expérimenter avec Exadata, un système intégré de gestion d’entrepôt de données conçu en partenariat avec HP. Selon Ellison, cette solution tourne « dix fois plus vite que le logiciel installé sur un système conventionnel [et son] lancement est le plus réussi de toute l’histoire d’Oracle ».

 

Designer ses propres processeurs est très important

 

Bien qu’Exadata utilise des processeurs Intel standard, Ellison envisage d’accroître ses investissements sur les processeurs Sparc. « Designer ses propres processeurs est très, très important », souligne ainsi le patron d’Oracle, citant là encore l’exemple d’Apple qui vient de faire des annonces importantes en ce sens. Et de justifier cette nécessité par le fait que « certaines caractéristiques systèmes fonctionnent beaucoup mieux si elles sont implémentées dans le silicone que dans le logiciel ».

 

Rappelant au passage que Sparc offre une bien meilleure efficacité énergétique que les processeurs d’Intel, Ellison appelle de ses vœux un renforcement de son partenariat avec Fujitsu afin de développer des fonctions avancées dans les processeurs Sparc capables d’améliorer les performances de ses bases de données. « Une alliance de nature à remettre en question la domination d’IBM dans les datacenters », fanfaronne-t-il.

 

Savoir retenir les talents

 

Quant à l’objection selon laquelle Oracle n’aurait ni l’expérience, ni les compétences pour piloter une activité de constructeur, Ellison la balaie du revers de la main : « nous allons nous appuyer sur l’expérience de l’équipe d’ingénieurs de premier plan de Sun », assure-t-il tout en suggérant que son entreprise avait su démontrer par le passé sa capacité à retenir les talents des sociétés rachetées. Quant à la fabrication proprement dite : « nous allons devenir fabricant. Sun sous-traite l’essentiel de sa production et il n’y a pas de raison pour que cela change ».