L’éditeur a fait savoir dans un communiqué qu’il abandonnait Itanium en accord avec Intel, suivant ainsi les traces de microsoft et de Red Hat. Ce dernier espère être le principal bénéficiaire de cet abandon.

C’est un bref communiqué de l’éditeur qui l’annonce : Oracle arrête ses développements pour la plateforme Itanium. Une décision prise après de longues conversations avec Intel, explique la firme de Redwood Shores. Selon le document, Intel aurait fait savoir à Oracle qu’Itanium était en fin de vie et que la stratégie du fondeur était dorénavant axée sur les microprocesseurs x86. Bon prince, Oracle s’engage malgré tout à supporter et maintenir les versions existantes de ses logiciels sous Itanium.

L’éditeur se plaît par ailleurs à rappeler que Red Hat et Microsoft ont eux-aussi abandonné la plateforme. Malicieusement, il ajoute que Leo Apotheker n’a pas mentionné Itanium « dans sa longue et détaillée présentation de la stratégie de HP ».


La firme de Larry Ellison rejette ainsi en partie la faute sur son ennemi, qui contrairement à ces affirmations, n’a pas du tout l’intention d’abandonner Itanium. Bien au contraire puisque le constructeur comptait sur le futur processeur Itanium 8 coeurs Poulson, annoncé comme plus rapide que le Power 7 d’IBM, pour faire mordre la poussière à ses concurrents. Or à quoi sert une machine puissante sans logiciels à exploiter dessus ?

HP a bien compris les raisons de cet abandon puisque Dave Donatelli, le vice-président du constructeur en charge des serveurs, a défini ce dernier comme un acte sans scrupule pour limiter la concurrence et une trahison vis-à-vis des clients. Larry Ellison espère bien que ses clients se tourneront dorénavant vers ses machines Sparc ou x86. Il est prêt à la rigueur à voir certains d’entre-eux se tourner vers IBM, l’enjeu étant de torpiller les ventes de son ennemi intime.

Un autre acteur se félicite de la décision prise par Oracle : Red Hat. Son vice-président Franz Meyer, responsable de l’Europe du Sud, rappelle dans un communiqué de presse, que 80% des machines Integrity HP  (donc avec Itanium) fonctionnent  avec Oracle DB/Weblogic/Apps sous HP-UX. « On peut s’attendre à la mort de HP UX », annonce-t-il. « Il est peu probable que les clients se tournent vers les machines Sparc, AIX ou sur Windows », ajoute-t-il, confiant.

Selon lui, leur faveur irait plus certainement à des équipements x86 tournant sur un système d’exploitation Linux. « Solution qui serait la plus performante, la plus « naturelle » puisque Linux est un Unix, la plus ouverte, et la moins coûteuse ». Les pronostics sont ouverts.