A l’occasion de son IDF 2012, Intel a confirmé que le développement de Poulsonn, l’Itanium de prochaine génération était en bonne voie, projetant une sortie dans le courant de l’année.


D’un revers de la main, Intel a écarté toutes formes de rumeurs sur Itanium, une nouvelle qui mettra sans doute un peu plus de baume au coeur d’HP après la récente annonce d’Oracle (sous la pression de la justice US) de la reprise de l’ensemble de ses développements pour la plate-forme Itanium. Le numéro un mondial des processeurs a ainsi profité de sa conférence IDF 2012 (Intel Developer Forum) qui s’est ouverte hier à San Francisco, pour confirmer la sortie prochaine de l’Itanium Poulson. Lors d’un entretien avec nos confrères américains d’Infoworld, Diane Bryant, vice président directeur général de la division Datacenter and Connected Systems d’Intel a affirmé que la puce, qui motorise notamment les serveurs critiques d’HP, débarquerait bien sur le marché cette année – sans autre précision (on en saura sans doute plus lors d’HP Discover du 4 au 6 décembre).


«Nous sommes dans les temps pour le lancement de Poulson cette année», s’est-elle exprimée.  Et de rappeler que l’avenir de la plate-forme est assuré, avec le développement de la puce Itanium Kittson. Bryant a qualifié le segment des Itanium de «lucratif». Pas question d’abandonner Itanium, donc. N’en déplaise à Oracle.

Il faut dire que la plate-forme Itanium a été au coeur d’un procès retentissant entre HP à Oracle. En mars 211, à la surprise générale, ce dernier a annoncél’arrêt des développements de ses solutions pour la plate-forme Intel. Oracle affirmait alors avoir appris des dirigeants d’Intel que le groupe souhaitait désormais se concentrer sur ses gammes x86 et qu’Itanium était en fin de vie. Cette décision de la firme de Larry Ellison avait d’autant plus surpris les clients d’HP qui utilisent les grands serveurs du constructeur pour motoriser les bases de données ainsi que les solutions middleware d’Oracle. HP s’était alors résigné à porter l’affaire devant les tribunaux, accusant Oracle d’avoir rompu ses obligations contratuelles en stoppant les développements pour Itanium. Ces accords avaient été signés en 2010 lors du recrutement de Mark Hurd à la tête d’Oracle. Début août, une cour de Californie a finalement donné raison à HP, et a condamné Oracle à poursuivre ses développements pour la plate-forme Itanium tant que cette dernière existera. Ce que le groupe s’est depuis engagé à faire, ne portant pas l’affaire en appel.


Pour Diane Bryant, Itanium semble d’ailleurs s’inscrire dans une stratégie globale d’Intel. Elle expliquant en substance que le groupe se doit d’avoir une solution pour les utilisateurs d’UNIX, comme elle le fait pour tous les segments de marché. A l’occasion de l’IDF 2012, Intel a par exemple mis l’accent sur sa prochaine architecture Haswell – qui succède à Ivy Bridge – et ses performances en terme d’efficacité énergétique. Il a également montré comment il comptait répondre à la problématique du Cloud, celles des data centers et de la mobilité, notamment.


 HP, de son côté, comme échaudé par la volte-face d’Oracle entend limiter ses risques. Il a entrepris un vaste projet, nom de code Odyssey, qui vise à rapprocher ses systèmes critiques Integrity et Superdome du monde x86 et des Xeon d’Intel. HP s’est également engagé à donner à  Linux et Windows une couleur plus HP-UX, pour les doper à la haute criticité et à la haute disponibilité, les pierres angulaires de l’Unix de HP.  De quoi donner naissance à une nouvelle génération de grands systèmes critiques x86 qui co-existera avec les systèmes critiques Itanium. Une façon aussi de tenter d’endiguer la spectaculaire dégringolade des revenus Itanium générés par HP, qui de près d’un milliard de dollars par trimestre il y a 2 ans, sont passés sous la barre des 400 M$…

 

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