Numéricable-Completel, propriété des fonds Altice, Carlyle et Cinven, préparerait une introduction en bourse. Objectif : valoriser la société aux environs de 6 à 7 milliards d’euros.
Les fonds d’investissement Altice, Carlyle et Cinven, qui contrôlent l’opérateur câblé Numéricâble et sa filiale, l’opérateur de réseau fibre optique Completel, s’apprêteraient à mettre en bourse la société, un processus qui pourrait débuter en novembre prochain selon des informations rapportées par notre confrère BFMTV.
Côté grand public, Numéricâble est aujourd’hui le seul opérateur majeur du câble en France. Son réseau, présent dans plus de 1300 communes dessert près de 9,8 millions de logements, dont près de la moitié via un réseau fibré permettant des débits de 30 Mbit/s, 100 Mbit/s et plus. Selon l’opérateur, près de 1 269 000 de foyers seraient aujourd’hui abonnés à ses services à très haut débit.
Côté entreprises, Completel dispose aujourd’hui d’un des principaux réseaux de fibre optique alternatif à celui de France Télécom avec un déploiement dans 722 communes et plus de 10 000 km de réseau. La société dispose de 13 000 entreprises clientes (environ 70 000 sites raccordés) et opère aussi le second réseau DSL dégroupé avec près de 750 NRA déployés (Completel fournit ses services de collecte à Bouygues Telecom, mais aussi à d’autres opérateurs alternatifs). Completel affiche un CA annuel de 507 M€, tandis que Numéricâble a réalisé un CA de 874 M€ en 2012.
Un secteur qui connait un nouveau mouvement de consolidation
Le secteur des télécoms en Europe connaît un regain d’intérêt avec les mouvements de Telmex sur KPN, mais aussi le rachat en cours de Kabel Deutschland par Vodafone. Il faut dire que les valorisations des acteurs télécoms européens sont ridiculement basses. Par exemple, un acteur comme SFR, enchâssé dans Vivendi, est sans doute valorisé moins de 12 Md€ actuellement (environ 5 fois son EBITDA), soit à peine la valeur cumulée de ses licences radio et du capital investi dans ses infrastructures.
Selon certains observateurs, la tentative de mise en bourse de Numéricâble serait aussi une façon pour les fonds d’investissements de mettre la pression sur Bouygues Telecom et dans une moindre mesure dur SFR, deux opérateurs pour lesquels le couple Numéricâble-Completel ferait une proie idéale. Seul problème, il faut trouver 6 à 7 Md€ à mettre sur la table. Pas sûr que Bouygues Telecom en soit capable et pas sûr que Vivendi, tout à sa stratégie de sortie des télécoms, y soit prêt. A moins de fusionner SFR avec Numéricâble et d’introduire ensuite l’ensemble en bourse…
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